Une étude Finlandaise, publiée dans le journal Archives of Internal Medicine [1], a découvert que les personnes qui prennent des vitamines ou des suppléments sont plus susceptibles de décéder sur une période donnée que ceux qui n’en prennent pas. Cette étude en confirme d’autres réalisées aux États-Unis dans le même domaine.

Les chercheurs ont rassemblé des données sur presque 1800 personnes, âgées entre 62 et 74 ans, qui ont participé à une étude de cohorte prospective sur la santé d’une population de résidents d’une ville en Finlande.

Sur une période de plus de 10 ans, 59 des 221 individus (26,6%) qui prenaient des vitamines ou un supplément sont décédés, tandis que 281 des 1553 personnes (18,1%) de ceux qui n’en consommaient pas sont morts.

Après que les chercheurs aient pris en compte d’autres facteurs pouvant affecter le risque de décéder d’une personne, comme l’âge, le sexe ou le tabagisme, ils ont trouvé que les individus qui prenaient des vitamines ou des suppléments étaient de 50 à 70% plus susceptibles de mourir pendant la durée de l’étude que ceux qui n’en prenaient pas, explique le chercheur de l’étude, le Dr Tomi-Pekka Tuomainen, de l’Université de Finlande Orientale.

Ces résultats sont en conformité avec une autre étude de l’Université du Minnesota qui avait étudié 38000 femmes âgées d’environ 62 ans au début de l’étude, et qui avait découvert une légère augmentation de la mortalité parmi celles qui prenaient des vitamines ou des compléments alimentaires. Par exemple, ils avaient trouvé que 40,8% des 13000 femmes qui prenait des multivitamines tous les jours étaient décédés sur les 19 années qu’a duré l’étude, tandis que 39,8% des 10000 femmes qui n’en prenaient pas sont décédées.

Les deux études ont trouvé une association, mais pas de lien de cause à effet.

L’étude du Minnesota a émis l’idée que ceux qui consommaient des suppléments constituaient un groupe “auto sélectionné”. Il se pourrait que les gens qui prennent des suppléments tendent à avoir plus de problèmes de santé que les non utilisateurs, ou qu’ils soient plus susceptibles que les non utilisateurs d’avoir de la famille proche qui a des problèmes de santé (ce qui pourrait signifier qu’ils ont plus de risques de développer par la suite des problèmes eux-mêmes).

Mais cette nouvelle étude suggère que ces hypothèses pourraient ne pas expliquer l’accroissement du risque de décès, dit Tuomainen. Lui et ses co-auteurs ont ajusté leur analyse pour prendre en compte les gens qui ont rapporté des maladies préexistantes et un passé familial touché par des maladies “mortelles”, dit-il.

L’ajustement a réduit le risque plus important de mourir qui a été perçu chez les utilisateurs de suppléments, mais ne l’a pas fait disparaitre pour autant.

Une partie de la raison derrière ce lien pourrait être que le fait de prendre des vitamines ou des compléments alimentaires, qui comprennent plus de fer ou de cuivre que ce dont le corps a besoin, pourrait être mauvais pour la santé, dit le chercheur. Ces éléments minéraux sont des pro-oxydants, et ils pourraient stimuler le type de stress dans le corps (le stress oxydatif) qui est associé aux maladies chroniques, bien qu’il faudrait plus de travaux pour le démontrer.

Références :

[1] Tomi-Pekka Tuomainen ; Jyrki Virtanen ; Sari Voutilainen
Dietary Supplements and Mortality. Arch Intern Med, Mar 2012 ; 172 : 447 – 448.

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