Une étude utilisant une technologie avancée d’imagerie cardiaque, indique que les anormalités cardiaques vécues par certains coureurs de marathon après une compétition sont temporaires, et ne résultent pas en des dégâts définitifs pour le coeur. L’étude, réalisée par des chercheurs de l’Université de Manitoba [1], est la première à utiliser l’imagerie par résonance magnétique cardiaque juste après un marathon.

“Bien que des études précédentes sur les coureurs de marathon avaient déjà fait la démonstration d’éléments de preuve biochimiques de blessures cardiaques, et ont corrélé ces résultats avec des preuves écho cardiographiques de dysfonction cardiaque, c’est la première fois que l’IRM a été utilisée pour évaluer plus minutieusement et comprendre les effets du marathon sur le coeur” explique le Dr Davinder Jassal, professeur assistant de cardiologie, radiologie et physiologie à Winnipeg.

L’étude a examiné la santé cardiaque de 14 coureurs qui ont participé au Marathon Manitoba de Winnipeg au Canada. Dans le cadre de l’étude, tous les coureurs étaient classés comme “non-professionnels”, ce qui signifie qu’ils participaient sur des bases occasionnelles et non-professionnelles, avec un entraînement limité, voire sans entrainement du tout.

Avant le marathon, chaque participant a passé un examen de santé, comprenant des examens sanguins pour déterminer les niveaux des biomarqueurs cardiaques, facteurs présents dans le sang qui reflètent l’état de santé du muscle cardiaque. Suivant la course, des échantillons de sang supplémentaires étaient pris et des échocardiogrammes et IRM étaient réalisés.

Les études précédentes avaient confirmé que les biomarqueurs cardiaques étaient élevés chez de nombreux athlètes occasionnels non professionnels après une compétition, indiquant des dommages possible pour le coeur.

Dans cette étude, des échocardiogrammes et des IRM ont été réalisés immédiatement après la compétition qui ont révélé des anormalités, comme des irrégularités dans les indices diastoliques (anormalités de relaxation) des deux côtés du coeur, et une diminution de 64% à 43% de la fonction de pompage du ventricule droit. Bien que ces biomarqueurs cardiaques fussent élevés après le marathon, il n’y avait pas de preuve d’une blessure permanente pour le coeur sur l’imagerie magnétique cardiaque.

“En utilisant l’IRM cardiaque, nous étions capables de montrer définitivement que ces fluctuations n’avaient pas pour résultat un dommage véritable sur le coeur, et la dysfonction du ventricule droit n’était que transitoire, se remettant une semaine après la course” note le Dr Jassal.

Les chercheurs ont prévu d’autres études afin de déterminer si ces anormalités pouvaient résulter en des dommages permanents pour les coureurs qui participent à plus d’un marathon sur une période de 12 mois.

Références :

[1] Right Ventricular Dysfunction and Injury Following Marathon Running : Correlating Biomarkers and Cardiac MRI. Journal of Cardiovascular Magnetic Resonance 2009, 11(Suppl 1):O74

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