Dans une analyse publiée dans le journal JAMA [1] qui comprenait presque 30 000 adultes en surpoids ou obèses, comparés à un placebo, l’orlistat, la locarserine, la naltrexone-bupropion, la phentermine-topiramate et le liraglutide étaient chacun associés à une perte de poids d’au moins 5 % sur 52 semaines, et le phentermine-topiramate et le liraglutide affichaient le plus de chances de perdre au moins 5 % de poids.

Environ 1,9 milliard d’adultes sont en surpoids dans le monde et 600 millions sont obèses. Le fait d’identifier des stratégies de traitement efficaces sur le long terme pour lutter contre l’obésité et la surcharge pondérale est d’une importance capitale. La Food & Drug Administration Américaine (FDA) a donné son accord pour la commercialisation de 5 médicaments pour maigrir (l’orlistat, la locarserine, la naltrexone-bupropion, la phentermine-topiramate et le liraglutide) pour une utilisation à long terme par des individus obèses (indice de masse corporelle – IMC – à 30) ou en surpoids (IMC à 27) qui souffraient d’au moins une maladie associée à leur poids (diabète de type 2, hypertension, hyperlipidémie). Or les données sur l’efficacité comparative de ces médicaments sont limitées.

Des chercheurs ont réalisé une revue systématique et une méta-analyse des études cliniques randomisées qui comprenaient des adultes obèses et en surpoids et qui avaient été traités par ces médicaments pour maigrir pendant au moins un an, et qui ont été comparés à d’autres agents actifs ou à un placebo. Vingt-huit études cliniques randomisées comptant 29 018 patients (âge médian de 46 ans, 74 % de femmes, poids médian de 100 kilos, IMC médian à 36,1) ont été inclues dans cette analyse.

Les chercheurs ont trouvé que 23% des participants qui prenaient un placebo avaient perdu au moins 5 % de leur poids de corps contre 75 % des participants qui avaient pris du phentermine-topiramate, 63 % des participants qui ont pris du liraglutide, 55 % de ceux prenant du naltrexone-bupropion, 49 % des individus ayant pris du lorcaserine et 44 % de ceux qui ont pris de l’orlistat. Tous les agents actifs étaient associés à une perte significative du poids en excès comparé au placébo sur un an : 8,8 kg avec le phentermine-topiramate, 5 kg avec liraglutide, 5 kg avec naltrexone-bupropion, 3,2 kg avec lorcaserine et 2,6 kg avec l’orlistat. Par rapport au placébo, le liraglutide et le naltrexone-bupropion étaient associés aux plus grandes probabilités de vivre des effets secondaires.

“Finalement, étant donné les différences dans la sécurité, l’efficacité et la réaction à la thérapie, l’approche idéale pour maigrir devrait être fortement individualisée, en identifiant les candidats appropriés pour des interventions pharmacologiques, comportementales ou des interventions chirurgicales. Historiquement, les problèmes concernant la sécurité à long terme de la pharmacopée pour maigrir ont limité leur usage clinique, notamment parmi les médicaments avec des actions adrénergiques importantes ou des actions de suppression de l’appétit. Les essais cliniques à court terme pourraient ne pas fournir d’informations complètes sur la sécurité à long terme de ces principes actifs, et des études de surveillance future sont justifiées,” écrivent les auteurs.

Références :

[1] Rohan Khera, Mohammad Hassan Murad, Apoorva K. Chandar, Parambir S. Dulai, Zhen Wang, Larry J. Prokop, Rohit Loomba, Michael Camilleri, Siddharth Singh. Association of Pharmacological Treatments for Obesity With Weight Loss and Adverse Events. JAMA, 2016 ; 315 (22) : 2424.

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