Des chercheurs de l’Université de Pennsylvanie ont identifié une quantité anormale d’une protéine appelée la Prostaglandine D2 dans le cuir chevelu chauve des hommes touchés par l’alopécie, découverte qui pourrait les conduire directement vers de nouveaux traitements contre la forme la plus fréquente de calvitie chez les hommes. Étude publiée dans le journal Science Translational Medicine [1].

Dans les modèles humains et animaux, les chercheurs ont trouvé que la prostaglandine connue comme étant la PGD2 et ses dérivés, 15-DpPGD2, empêchait la croissance du cheveu. L’inhibition associée à la PGD2 survenait par un récepteur appelé le GPR44, qui est une cible thérapeutique prometteuse contre l’alopécie androgénétique chez les hommes comme chez les femmes qui perdent leurs cheveux ou qui s’éclaircissent.

La calvitie masculine touche 8 hommes sur 10 avant 70 ans, et cause un rétrécissement des follicules pileux qui produisent ainsi des cheveux microscopiques, qui poussent moins longtemps que les follicules normaux.

Les chercheurs ont suivi une approche sans a priori quand ils ont balayé les causes biologiques potentielles de la calvitie, regardant dans les tissus du cuir chevelu d’hommes chauves et non chauves, puis ont confirmé des résultats qui provenaient de modèles sur des souris. Ils ont découvert que les niveaux de PGD2 étaient 3 fois plus élevés dans les tissus du cuir chevelu des chauves que dans des cuirs chevelus d’autres hommes touchés par l’alopécie androgénétique. Quand le PGD2 était ajouté à des follicules pileux en culture, les cheveux traités par PGD2 étaient significativement plus courts, tandis que les dérivés du PGD2, le 15-dPGD2, inhibait complètement la croissance du cheveu.

“Bien que nous savions qu’une prostaglandine différente augmentait la croissance des cheveux, on ne s’attendait pas à de tels résultats, car on ne savait pas que la prostaglandine avait un rapport avec la perte des cheveux, pourtant, il est logique qu’il y ait un inhibiteur de la croissance pileuse, à partir de nos travaux antérieurs qui ont étudié les cellules souches des follicules pileux” explique le Dr George Cotsarelis.

Dans une étude publiée dans le Journal of Clinical Investigation de l’an dernier, des cellules souches de follicule pileux sous-jacent avaient été trouvées intactes, suggérant que le cuir chevelu manquait d’un activateur ou que quelque-chose empêchait la croissance des follicules pileux.

Les prostaglandines sont bien connues pour leur rôle dans de nombreuses fonctions du corps, comme le contrôle de la croissance des cellules, la constriction et la dilatation des tissus des muscles lisses, et une prostaglandine différente (F2alpha) est connue pour augmenter la croissance des cheveux. Les chercheurs ont découvert que la PGD2 bloquait la croissance des cheveux, d’autres prostaglandines fonctionnent en opposition, en augmentant et en régulant la rapidité de la croissance pileuse.

Tandis que ces études ont analysé l’alopécie androgénétique chez les hommes, les chercheurs ont noté que les prostaglandines pourraient représenter une voie ordinaire partagée à la fois par les hommes et par les femmes touchés par l’alopécie androgénétique. Des études futures, qui testeront des traitements potentiels visant le GPR44, pourront déterminer si le fait de cibler les prostaglandines bénéficiera aussi aux femmes touchées par l’alopécie androgénétique.

Références :

[1] Prostaglandin D2 Inhibits Hair Growth and Is Elevated in Bald Scalp of Men with Androgenetic Alopecia. Science Translational Medicine.

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