Dans une analyse de données de presque 50 études [1], qui incluent environ 7300 individus, des pertes de poids significatives ont été observées avec tout régime alimentaire faible en hydrates de carbone (glucides) ou faible en graisses. Les différences de poids entre chaque type de régime étaient limitées, ce qui montre que le fait de respecter tout régime quel qu’il soit permet de maigrir.

Les régimes commerciaux ou identifiés selon leur genre pour maigrir apportent une alimentation structurée et donnent aussi des recommandations visant à modifier son style de vie, que ce soit dans des livres, lors de rendez-vous ou en ligne. Ils représentent un secteur de plusieurs milliards d’euros. Les débats concernant les régimes sont souvent accompagnés de publicités qui affirment quelle nutrition est la meilleure ou quels macronutriments sont supérieurs, qu’ils soient faibles en glucides ou réduit en lipides. Le fait d’établir quel type de régime alimentaire est supérieur est important, parce que les patients qui sont en surpoids veulent souvent savoir quels résultats ils peuvent espérer, quel régime est le plus efficace, notamment en lisant tout article ou publicité à leur sujet.

Des chercheurs ont donc réalisé une méta-analyse pour évaluer l’efficacité relative des différents régimes à la mode ou connus pour ce qui est de maigrir. Ils ont fait une recherche sur toute la littérature médicale pour identifier les études dans lesquelles des adultes en surcharge pondérale ou obèses (IMC de 25 ou plus) ont été répartis au hasard pour suivre l’un de ces régimes, et dans lesquelles ils ont rapporté leur indice de masse corporelle et leur poids 3 mois plus tard ou plus.

Leur méta-analyse incluait 59 articles à propos de 48 études cliniques randomisées (7286 individus d’âge moyen 46 ans et de poids moyen 95 kg). Dans l’analyse d’après le type de régime, ajusté selon la quantité d’exercice et de soutien/conseil comportemental, tous les traitements étaient supérieurs à aucun régime du tout sur une période de suivi de 6 mois. Par rapport à quelqu’un qui ne faisait pas de régime du tout, les régimes faibles en glucides permettaient de maigrir avec une différence médiane de 8,75 kg, et les régimes faibles en graisses avaient des effets pratiquement identiques, à 8 kg de perte de poids.

Après 12 mois de suivi, la perte de poids moyenne estimée pour tous les types de régimes par rapport à pas de régime du tout était située entre 1 kg et 2 kg, soit moins qu’après 6 mois de suivi. Les régimes faibles en graisses (7,25 kg) et ceux faibles en glucides (7,25 kg) continuaient à avoir les effets les plus importants.

Les différences de pertes de poids entre les individus étaient minimes. Par exemple, le régime Atkins avait pour résultat une perte de 1,72 kg, plus qu’avec le régime “Zone” après 6 mois de suivi. “Bien que des différences statistiques existent entre les différentes sortes de régimes, les différences entre eux étaient petites et peu susceptibles d’être importantes pour ceux qui veulent maigrir”, écrivent les scientifiques.

“Nos résultats devraient rassurer les cliniciens et le public, car il n’y a aucun besoin de respecter une seule approche concernant le régime alimentaire, étant donné que beaucoup de régimes différents ont pour résultat une de perte de poids identique. Cela est important, car énormément de patients ont du mal à respecter des régimes alimentaires stricts qui pourraient provoquer chez eux des manques ou constituer un défi culturel (comme avec les régimes pauvres en glucides). Nos résultats montrent que les patients peuvent choisir, entre tous ceux associés à la perte de poids la plus importante, le régime qui leur permettra de mieux le respecter. Bien que notre étude n’ait pas examiné les changements de régime, une telle stratégie pourrait offrir au patient un plus grand choix afin qu’il s’y tienne plus longtemps”.

Les résultats de cette recherche, ainsi que d’autres données récentes [2], soulignent l’importance d’une alimentation saine et d’un style de vie qui favorise les changements comportementaux visant à soutenir l’adhésion à une alimentation réduite en calories, dense en nutriments, qui permette de maigrir. Le fait de choisir le meilleur régime alimentaire qui convienne à chacun selon ses préférences alimentaires et ses goûts, permettra de maintenir cette adhésion. Mais au-delà de la perte de poids, la qualité de l’alimentation comprenant des micronutriments essentiels pourra aussi bénéficier à la longévité.

Références :

[1] Bradley C. Johnston, Steve Kanters, Kristofer Bandayrel, Ping Wu, Faysal Naji, Reed A. Siemieniuk, Geoff D. C. Ball, Jason W. Busse, Kristian Thorlund, Gordon Guyatt, Jeroen P. Jansen, Edward J. Mills. Comparison of Weight Loss Among Named Diet Programs in Overweight and Obese Adults. JAMA, 2014 ; 312 (9) : 923 DOI : 10.1001/jama.2014.10397.

[2] Linda Van Horn. A Diet by Any Other Name Is Still About Energy. JAMA, 2014 ; 312 (9) : 900 DOI : 10.1001/jama.2014.10837.

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