Une étude de la Harvard School of Public Health [1] montre que les personnes qui troquent 5 % des calories qu’ils consomment à partir de sources de graisses saturées, comme la viande rouge et le beurre, pour des aliments contenant de l’acide linoléique – le principal acide gras polyinsaturé que l’on trouve dans l’huile végétale, dans les noix et les graines – diminuent leur risque d’accident et de maladie cardiovasculaire de 9 % et leur risque de décès par maladie cardiovasculaire de 13 %. Le fait de substituer 5 % des calories provenant des glucides par de l’acide linoléique était associé à des réductions identiques du risque de maladie de cœur.

“Il y a beaucoup de confusion et de gros titres à sensations sur le rôle des différents types de graisses comme causes de maladies cardiovasculaires”, explique Frank Hu, auteur de l’étude et professeur de nutrition et d’épidémiologie à Harvard. “Des études cliniques randomisées ont montré que le fait de remplacer les graisses saturées par des graisses polyinsaturées réduisait le cholestérol HDL et le cholestérol total. Notre méta-analyse complète apporte des éléments clairs et nets qui soutiennent les bénéfices d’une consommation de graisses polyinsaturées pour remplacer les graisses saturées.”

Les chercheurs ont réalisé une revue systématique et une méta-analyse d’études de cohortes prospectives pour résumer les preuves concernant le lien entre la consommation d’acide linoléique et le risque de maladies cardiovasculaires chez les gens en bonne santé générale. Ils ont identifié 13 études publiées et non publiées, pour un total de 310602 individus et 12479 accidents cardiaques comprenant 5882 décès de maladie cardiovasculaire.

Les résultats ont montré que la consommation alimentaire d’acide linoléique est inversement associée au risque d’accident cardiovasculaire et ce dans un rapport dose-réponse, ce qui signifie que plus la consommation d’acide linoléique est élevée et moins il y avait de risque de maladie cardiovasculaire. En comparant le niveau de consommation le plus élevé au niveau le plus bas, l’acide linoléique alimentaire était associé à une réduction de 15 % du risque d’événement cardiovasculaire, et à une baisse de 21 % du risque de décès cardiovasculaire. Ces résultats étaient indépendants d’autres facteurs de risque cardiaques fréquents comme ceux relatifs au tabagisme ou à d’autres facteurs alimentaires comme la consommation de fibres.

En pratique, ces résultats confirment que le fait que remplacer le beurre, le lard et les graisses provenant des viandes rouges par des huiles végétales liquides dans la cuisson et à table est meilleur pour la santé du cœur. Bien qu’elles n’aient pas été véritablement étudiées dans cette analyse, les scientifiques ajoutent que les graisses trans venant des huiles partiellement hydrogénées doivent être évitées.

Références :

[1] M. S. Farvid, M. Ding, A. Pan, Q. Sun, S. E. Chiuve, L. M. Steffen, W. C. Willett, F. B. Hu. Dietary Linoleic Acid and Risk of Coronary Heart Disease : A Systematic Review and Meta-Analysis of Prospective Cohort Studies. Circulation, 2014 ; 130 (18) : 1568.

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