Considérés comme la première génération à faire du sport, les enfants du baby-boom continuent à aller à la salle de sport, pourtant plus par nécessité que pour le défi et le plaisir de faire de l’activité physique.

Dans une étude publiée dans l’International Journal of Wellbeing [1], James Gavin, a étudié nos motivations pour faire de l’exercice, depuis le désir d’améliorer son physique jusqu’au plaisir pur. Il a découvert que pour la génération du baby-boom, la passion est l’élément principal de motivation, un fait que l’industrie du fitness devrait adopter.

Il affirme qu’une fois que nous sommes connectés à notre passion, la motivation peut soutenir la participation à des activités sportives : par exemple, une personne sera d’autant plus assidue pour passer du temps sur un tapis de course ou un vélo elliptique qu’elle pense que cela va l’aider à mieux faire du ski en hiver.

La recherche de Gavin a étudié 1885 participants à Montréal et a examiné toutes leurs réponses par groupe d’âge – en décomposant les réponses par décennies, depuis les adolescents jusqu’aux quinquagénaires et plus. Sur les quatre catégories de motivations principales, le fait d’être « ferme et en forme physiquement » était l’élément de motivation le plus important pour tous les groupes d’âge, suivi par le besoin de diminuer le stress.

Sans doute le plus inattendu pour une génération qui est arrivée alors que l’exercice physique était devenu une manière de vivre, les deux dernières catégories, « endurance mentale » (définie comme étant le fait de faire une activité pour son côté aventureux et pour le défi) et « amusant et amical » (les motivations sociales), sont toutes deux en baisse quand on vieillit.

Gavin déclare qu’il a été plutôt surpris par ces résultats, mais moins quand il a réalisé la même étude dans sa propre salle de gym locale. « L’exercice est souvent perçu comme un mal nécessaire. Quand je suis allé à la salle de sport et que j’ai observé autour de moi, je n’ai pas vu beaucoup d’excitation ni de rires – les gens sont presque comme des prisonniers qui doivent faire leur temps, seuls sur leurs stations de travail. Ils s’entrainent et sont soulagés quand c’est terminé.

Bien qu’ils soient satisfaits par les effets sur leur santé, beaucoup d’entre ceux qui sont fidèles au fitness ne ressentent pas plus de plaisir que ça à continuer ce style de vie actif, et le chercheur déclare que la cause de ce problème vient d’un manque de motivation profonde qui pourrait conduire les baby-boomers à cesser de faire cet effort.

« Ce qui m’a le plus surpris était que quand nous pensons aux baby-boomers – des individus mobiles en bonne santé qui sont plutôt solides et qui ont théoriquement plus de temps – on pourrait imaginer qu’ils voudraient continuer à prendre du plaisir et à vivre ce qu’ils font comme un challenge personnel ou un plus » dit Gavin. A contrario, il fait remarquer l’excitation et la spontanéité que les jeunes enfants affichent dans leurs activités physiques.

Il ajoute que les résultats de son étude représentent un challenge pour l’industrie du fitness, afin qu’elle s’éloigne du « tout machines » pour aller vers des activités sportives personnellement plus impliquantes ou des activités plus sociales. Il fait référence à des activités dans lesquelles la passion se situe dans le sport lui-même et où les bénéfices physiques viennent en seconde place. Les sports d’équipe et les arts martiaux sont de bons exemples, même si de nombreux adultes parmi les plus âgés se voient eux-mêmes, mais de façon erronée, « trop vieux » pour ce genre d‘activités.

« Le marketing sportif doit se concentrer sur la passion, afin de trouver et délivrer un sens personnel profond à l’activité physique » dit-il. « Si vous regardez des gens jouer au tennis ou slalomer en descendant une montagne à ski, ils ne comptent pas les calories qu’ils brûlent ! »

Références :

[1] James Gavin, Matthew Keough, Michael Abravanel, Tatiana Moudrakovski, Madeleine Mcbrearty. Motivations for Participation in Physical Activity Across the Lifespan. International Journal of Wellbeing, 2014.

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