Les données contredisent la notion selon laquelle les personnes en surcharge pondérale vivent plus longtemps.

Selon le “paradoxe de l’obésité”, le fait d’être en surpoids ou même obèse protégerait contre la maladie et la mort. Cette idée est devenue populaire et a soulevé quelques interrogations sur la nécessité de contrôler son poids. L’idée, cependant, n’est pas confirmée par des données existantes, selon une recherche publiée dans l’American Journal of Epidemiology [1].

L’apparent paradoxe pourrait être dû à un manque de données à long terme sur le poids et les modifications du poids chez les individus avec le temps, disent les chercheurs Finnois qui ont réalisé cette étude.

Pour mieux caractériser le lien entre le poids, l’invalidité, la fragilité et la mortalité, les chercheurs ont collecté des données sur le poids de 1114 hommes entre 1974 et 2000. Les hommes ont été classés comme appartenant à l’un des quatre groupes suivants : un groupe avec un poids constamment normal, un groupe en surpoids constant, un groupe en prise de poids sur la période de l’étude et un groupe en perte de poids durant la période étudiée. Les taux de mortalité entre 2000 et 2012 ainsi que les invalidités et fragilités plus tard dans leur vie ont été également déterminés.

Or, les meilleurs résultats ont été trouvés chez les hommes qui ont conservé un poids normal pendant la période étudiée (entre 1974 et 2000). Comparés à ceux qui ont conservé un poids normal, une perte de poids était associée à un risque plus important d’invalidité, de fragilité et un risque de décès en hausse de 80%. Mais le fait d’être constamment en surcharge pondérale était associé à un risque de décès plus élevé de 30% et à un risque 90% plus important d’invalidité que de maintenir un poids normal constant.

L’une des limites de cette étude était que les chercheurs ne pouvaient pas dire si la perte de poids avait été intentionnelle ou pas ; nombreux sont ceux qui ont spéculé sur le fait que cet apparent “paradoxe de l’obésité” tirait en partie son origine du fait qu’une perte de poids accompagne souvent les maladies en phase terminale comme le cancer. Ainsi, les chercheurs ont conclu qu’ils n’avaient pas observé de “paradoxe de l’obésité” quand les données sur le poids à long terme étaient analysées.

Références :

[1] The “Obesity Paradox,” Frailty, Disability, and Mortality in Older Men : A Prospective, Longitudinal Cohort Study. American Journal of Epidemiology, 2013.

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