Contre toute attente et remettant en cause une croyance largement répandue, le fait de vieillir ne semble pas être un facteur de mauvais sommeil. C’est la conclusion à laquelle est arrivée une étude sur plus de 150000 américains. En fait, la qualité subjective du sommeil semble s’améliorer durant la vie, avec le moins de plaintes venant des individus qui ont 80 ans ou plus.

“Cela va à l’encontre d’une croyance populaire” dit le Dr Michael Grandner, auteur principal de cette étude. “Ces résultats nous obligent à repenser ce que nous savons à propos du sommeil chez les personnes âgées, hommes et femmes.”

L’étude, publiée dans le journal Sleep [1] a examiné les taux de trouble du sommeil et de fatigue journalière rapportés par 157877 adultes qui ont participé à une enquête randomisée. On demandait aux sondés de déclarer leurs troubles du sommeil et de fatigue en journée. L’enquête a également interrogé les participants sur leur race, revenus, éducation, états dépressifs, santé générale et l’époque de leur dernier examen médical.

Les problèmes de santé et de dépression étaient associés à un mauvais sommeil, et les femmes ont rapporté plus de troubles du sommeil et de fatigue que les hommes. Mais excepté une légère hausse des problèmes de sommeil vers la cinquantaine – plus prononcée chez les femmes que chez les hommes – la qualité du sommeil s’améliorait constamment durant la vie. Du moins est-ce ainsi que les enquêtés ont rapporté leur sommeil.

“Même si le sommeil chez les américains les plus âgés est en fait pire que chez les jeunes adultes, les sentiments à ce sujet sont qu’il s’améliore avec l’âge” dit Grandner, de l’Université de Pennsylvanie. “Une fois que vous avez neutralisé des éléments comme la maladie et la dépression, les individus les plus vieux devraient rapporter un meilleur sommeil. Si ce n’est pas le cas, il faut qu’ils en parlent à leur médecin, mais ne pas l’ignorer.”

Le chercheur ajoute que l’objectif initial de son étude était de confirmer que les problèmes de sommeil augmentaient avec l’âge, en utilisant l’échantillon le plus largement représentatif jamais utilisé dans le cadre de ce type de recherche. Au lieu de cela, les résultats ont remis en question la sagesse traditionnelle qui affirme que les difficultés pour dormir sont plus le lot des adultes les plus âgés, et ils contestent la pratique clinique qui est d’ignorer les plaintes à propos du sommeil provenant des adultes les plus vieux, en les reléguant comme un élément normal de la vieillesse.

Références :

[1] Age and Sleep Disturbances Among American Men And Women : Data From the U.S. Behavioral Risk Factor Surveillance System. Sleep.

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