L’inflammation due à l’obésité limite la capacité du corps à produire ce tissu pourtant bénéfique.

Une étude publiée dans le Journal of Clinical Endocrinology & Metabolism [1] montre que l’exposition aux températures froides peut transformer les tissus de graisse blanche des cuisses et du ventre en graisse beige qui brûle les calories pour produire de la chaleur, mais que cette réaction biologique est freinée chez les individus obèses.

Connue comme étant un tissu adipeux brun, la graisse brune est un type particulier de tissu graisseux qui brûle l’énergie et le glucose pour produire de la chaleur. Les bébés et les petits animaux utilisent la graisse brune pour conserver leur chaleur et rester au chaud. La dépense énergétique de la graisse brune permet aux rongeurs de ne pas devenir obèses.

Alors que la graisse blanche ne partage pas cette possibilité, elle peut jouer un rôle dans la consommation des calories quand elle prend certaines des caractéristiques de la graisse brune. Le tissu créé dans ce processus est appelé la graisse beige. Quand les rongeurs sont exposés à des températures froides, ils peuvent convertir les dépôts de graisse blanche en graisse beige.

“Nous voulions étudier si les adultes humains avaient cette capacité à transformer certains dépôts de graisse blanche en graisse beige quand ils sont exposés au froid”, explique l’un des auteurs de l’étude, le Dr Philip Kern de l’Université de Lexington. “Transformer le tissu adipeux en graisse brune constituerait une excellente défense contre l’obésité. Cela aurait pour résultat de brûler les calories supplémentaires du corps plutôt que de les transformer en tissu gras supplémentaire.”

Les chercheurs ont analysé des échantillons de tissu de graisse du ventre provenant de 55 personnes pour voir si ces échantillons de tissu prélevés en hiver affichaient plus de preuves d’une activité de transformation en graisse brune que des échantillons prélevés en été. Les scientifiques ont aussi prélevé des échantillons de tissu de graisse des cuisses de 16 personnes après qu’elles aient appliqué un pack de glace sur la peau pendant 30 minutes. L’analyse a passé en revue les échantillons de tissu à la recherche de marqueurs génétiques spécifiques que l’on retrouve dans la graisse brune ou beige.

Leur analyse a révélé que les biopsies de tissu de graisse du ventre prélevées en hiver avaient un niveau plus élevé pour deux marqueurs génétiques pour la graisse beige, comparés aux échantillons prélevés en été. Dans les échantillons de tissu des cuisses, les chercheurs ont trouvé des niveaux élevés de trois marqueurs génétiques associés à la graisse beige et brune dans les échantillons prélevés pendant l’hiver.

Les chercheurs ont analysé des échantillons de graisse du ventre pour voir s’il y avait une différence de réaction entre les individus minces et obèses. L’analyse a révélé que l’effet saisonnier de la graisse “brunissante” était freiné chez les personnes obèses. L’obésité étant définie comme le fait d’avoir un indice de masse corporelle supérieur à 30.

“Nos découvertes indiquent que l’inflammation peut bloquer la conversion de la graisse blanche en graisse beige”, dit Kern. “Quand nous avons analysé des échantillons de tissu en laboratoire, nous avons trouvé que le fait d’exposer la graisse blanche aux cellules macrophages du système immunitaire inhibait la transformation.”

Références :

[1] The Effects of Temperature and Seasons on Subcutaneous White Adipose Tissue in Humans : Evidence for Thermogenic Gene Induction. Brian Finlin, Beibei Zhu, Philip Westgate , Esther Dupont-Versteegden, Neda Rasouli, Robert McGehee, Journal of Clinical Endocrinology & Metabolism.

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