Une découverte qui peut s’appliquer à la fois aux adultes souffrant de troubles cognitifs qu’aux adultes sans troubles.

Des chercheurs du Centre Irvine pour la Neurobiologie de l’Apprentissage et la Mémoire ont découvert qu’une courte “explosion” d’activité physique modérée augmentait la consolidation des souvenirs chez les adultes en bonne santé, ainsi que chez ceux atteint de troubles cognitifs légers [1].

La plupart des recherches s’était concentrée sur les bénéfices à long terme sur la santé en général et la fonction cognitive avec l’âge des programmes d’exercice physique. Mais l’étude présente a cherché à examiner les effets immédiats d’une courte séance d’exercices sur la mémoire.

Les chercheurs ont fait regarder des images agréables, comme des photos de nature ou d’animaux, à des personnes âgées de 50 à 85 ans avec ou sans troubles cognitifs, puis leur ont fait faire immédiatement après un exercice sur un vélo stationnaire pendant 6 minutes à 70% de leurs capacités maximales.

Une heure plus tard, sans qu’ils s’y attendent, les participants ont dû faire un test de rappel sur les images précédemment vues. Les résultats ont montré une amélioration étonnante de la mémoire par l’exercice chez les adultes en bonne santé comme chez ceux atteints de troubles de la mémoire, comparés aux sujets qui n’avaient pas pédalé.

“Nous avons trouvé qu’un seul exercice d’intensité modérée de courte durée a bien amélioré la mémoire chez des individus avec des troubles de la mémoire” dit Segal, auteur de l’étude. “À cause de ses implications et du besoin de mieux comprendre les mécanismes par lesquels l’exercice pouvait améliorer la mémoire, cette étude a été suivie par une investigation des facteurs biologiques sous-jacents potentiels”.

Les chercheurs pensent que l’amélioration de la mémoire pourrait être associée à la libération de norépinephrine causée par l’exercice physique, qui est un élément chimique dans le cerveau connu pour jouer un rôle dans la modulation de la mémoire. Cette hypothèse repose sur des travaux scientifiques antérieurs qui ont démontré que le fait d’augmenter la norépinephrine, via une manipulation pharmacologique, aiguisait la mémoire et que le fait de la bloquer altérait la mémoire.

Dans leur recherche plus récente, Segal et ses collègues ont découvert que les niveaux d’alpha-amylase salivaire, qui est un biomarqueur qui reflète l’activité de la norépinephrine dans le cerveau, augmentaient significativement chez les participants après avoir fait de l’exercice physique. Cette corrélation était spécialement forte chez les gens avec des troubles de la mémoire.

“Ces découvertes offrent une alternative naturelle et relativement sans danger aux interventions pharmacologiques visant à améliorer la mémoire chez les individus âgés en bonne santé, tout comme chez ceux qui souffrent de troubles cognitifs” note Segal. “Avec une population âgée qui augmente, le besoin d’améliorer la qualité de la vie et de prévenir le déclin mental est plus important que jamais”.

Références :

[1] Exercise-Induced Noradrenergic Activation Enhances Memory Consolidation in Both Normal Aging and Patients with Amnestic Mild Cognitive Impairment. Journal of Alzheimer’s Disease. Vol. 32, N 4, pp 1011-1018.

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