Une étude a trouvé qu’une image positive de son corps est plus efficace que le sport pour aider les jeunes femmes à perdre du poids ou pour arrêter de fumer.

Une femme sur cinq, âgée entre 18 et 24, est fumeuse, et la plupart déclarent ne pas vouloir arrêter la cigarette de peur de grossir. Mais des chercheurs de l’Université Temple [1] ont trouvé que quand il s’agit d’arrêter, un peu de dialogue et de soutien peuvent être plus efficaces que le sport pour aider les femmes non seulement à ne pas prendre de poids, mais aussi pour cesser de fumer.

“Beaucoup de jeunes femmes en âge d’aller au lycée rapportent fumer pour conserver leur poids et pour des raisons associées à l’image de leur corps, et nous pensons qu’en leurs apportant des outils afin qu’elles soient mieux dans leur peau, cela leur évitera certains facteurs de tension” explique Melissa Napolitano, psychologue clinique au Centre de Recherche pour l’Obésité et l’Education de Temple.

Dans une étude en deux phases, Napolitano et une équipe de chercheurs ont observé les habitudes de tabagisme et de prise de poids de femmes âgées entre 18 et 24 ans. La première phase collectait des données sur des groupes cibles qui établissaient que le stress, la pression sociale et la gestion de son poids étaient les raisons principales pour lesquelles elles fumaient. Les participantes sentaient également que des programmes en groupe, leur apportant un soutien social, contribuerait à les aider à laisser tomber la cigarette.

Ces résultats ont posé les bases d’un travail pour la prochaine phase du projet, doubler l’arrêt de la cigarette tout en restant mince, dans une petite étude pilote sur 24 femmes assignées au hasard soit dans un groupe suivant un programme sportif, soit dans un groupe suivant des séances de conseils sur l’image du corps. On fournissait à toutes les femmes des patches de nicotine.

Après huit semaines, le groupe ayant suivi les conseils sur leur corps a montré un taux d’arrêt de la cigarette qui était de plus du double du groupe faisant du sport (18% contre 8%). En outre, le groupe aux conseils corporels a perdu plus de trois fois plus de poids que leurs homologues avec les exercices (1,5 kg contre moins de 0,5 kg).

“Fumer a des implications psychologiques et psychosociales, tout spécialement chez les jeunes femmes” dit Napolitano. “Nous voulions un programme réalisé non seulement pour s’adresser à l’addiction physique en apportant des patches à la nicotine, mais aussi aux aspects sociaux et comportementaux”.

Un autre aspect du programme repose sur la technologie afin de toucher la population des fumeurs. Des messages textuels et des emails ont été utilisés pour rester en contact avec les participantes, plus que des appels téléphoniques, parce que ces méthodes de communication étaient préférées des jeunes femmes de l’étude.

“De nombreuses fois, nous avons rappelé les différentes séances aux participantes par messages ou via internet. Non seulement cela nous servait d’envoi d’information, mais surtout de moyen de soutien dans le temps.”

Napolitano explique que les résultats tirés de cette étude ont posé les bases pour de futures études à venir qui se concentreraient sur l’arrêt de la cigarette chez les étudiantes. En espérant voir ces résultats se confirmer dans des études avec des échantillons plus importants.

“Notre souhait est de faire des programmes comme le nôtre dans d’autres campus, parce que nous savons que si nous pouvons donner à des jeunes les outils dont ils ont besoin pour prendre de meilleures décisions pour leur santé, cela les aidera non seulement à améliorer leur santé, mais aussi à mieux se prendre en charge.”

Références :

[1] Faculty-run programs make sure ex-smokers stay that way. Temple University

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