Une nouvelle étude suggère qu’ils ne sont pas d’une grande aide, même si vous avez de l’asthme causé par de l’exercice physique.

Le sujet des médicaments contre l’asthme en tant que stimulants de la performance a fait l’objet de controverses ces dernières années, comme celles par exemple dans lesquelles il avait été révélé que l’équipe de médecins Olympiques U.S. avait sciemment diagnostiqué de nouveaux cas d’asthme causé par l’exercice physique lors des Jeux Olympiques de 2004, pour que les athlètes puissent utiliser des inhalateurs avant la compétition. Il y avait également des statistiques assez étranges dans lesquelles 17% des cyclistes aux Jeux Olympiques de 2008 étaient officiellement diagnostiqués comme asthmatiques, et ces athlètes ont gagné 29% des médailles individuelles.

Alors est-ce que les traitements contre l’asthme peuvent être pris comme des activateurs de la performance – même, ou peut-être surtout, chez les gens qui n’ont en réalité pas d’asthme ? Alors que cela peut sembler évident à partir des éléments de preuve indirects, les scientifiques n’ont rien trouvé qui le confirme. Dans des tests sur des personnes en bonne santé, les médicaments ne semblent pas améliorer la performance de l’endurance. Une étude, publiée dans le British Journal of Sports Medicine [1] a poussé les recherches un petit peu plus loin en testant à la fois des cyclistes en bonne santé et des cyclistes asthmatiques, avec des résultats surprenants.

Leur étude a impliqué 48 cyclistes masculins bien entrainés (VO2max > 60 ml/kg/min) ; avant le début de l’étude, ceux-ci ont tous été examinés pour l’asthme causé par l’exercice physique, et 14 d’entre eux ont été testés positifs (tous sauf un avaient été préalablement diagnostiqués comme tel). Les coureurs ont tous fait deux courses de vélo de 10 kilomètres, qui leur a pris environ 15 minutes, une combinaison d’intensité et de durée dont les chercheurs estimaient qu’elle était un solide défi pour le système respiratoire d’un athlète. Une heure avant chaque course, ils ont inhalé soit du salbutamol soit un placebo ; ni les cyclistes ni les chercheurs ne savaient qui prenait quoi avant les courses.

Résultat : le fonctionnement pulmonaire s’est amélioré dans le groupe des asthmatiques et dans le groupe des non-asthmatiques, mais ceci ne s’est pas traduit par une amélioration de la performance du temps de course. La surprise ici était que l’amélioration du fonctionnement pulmonaire ne s’est pas traduite par une amélioration de la performance, et ceci même pour le groupe souffrant d’asthme causé par l’exercice physique. Cela ne veut pas dire que le salbutamol ne fonctionne pas, il est très efficace pour soulager les symptômes aigus d’une crise asthmatique. Mais cela veut dire que :

 Dans des circonstances normales, la fonction pulmonaire n’est simplement pas un facteur limitant de la performance de l’exercice (ou du moins, pour cette longueur particulière et ce type d’exercice). Oui le salbutamol augmente le fonctionnement pulmonaire, mais quelques-soient les facteurs qui vous ralentissent, ce n’est pas la capacité des poumons à emmagasiner de l’air et à l’expulser qui empêcher d’aller plus vite. Est-ce la diffusion de l’oxygène depuis les poumons jusque dans le sang ? Est-ce la capacité du cœur à pomper le sang dans les muscles ? Le taux par lequel les muscles peuvent utiliser l’oxygène qui leur est fourni ? Ou rien de tout cela ? C’est toujours l’objet d’intenses débats.

 Les sujets diagnostiqués comme asthmatiques à cause de l’exercice avaient un fonctionnement pulmonaire “normal” pendant le temps de la course même sans salbutamol. L’un des facteurs mentionnés dans l’article est que le protocole expérimental impliquait un échauffement avant le temps de course, dont on sait que cela protège contre les crises d’asthme ultérieures. Pour de nombreuses personnes, cela peut suffire.

Bien entendu, il demeure des questions, est-ce que les résultats auraient été les mêmes dans la chaleur et l’humidité des Jeux Olympiques d’Athènes ? Auraient-ils été les mêmes si les temps de course étaient répétés 100 fois (i.e. est-ce que l’échauffement est un bon moyen quoique imparfait d’éviter les symptômes respiratoires) ?

Et il reste toujours la question de savoir pourquoi les athlètes asthmatiques semblent gagner plus de médailles que leurs concurrents non asthmatiques. Une possibilité est que les athlètes sont plus susceptibles d’être diagnostiqués avec de l’asthme quand ils ont suivi des programmes bien construits avec beaucoup de soutien, certains (mais pas tous) d’entre eux ont un impact matériel sur la performance.

Références :

[1] Br J Sports Med. 2013 Oct 7. doi : 10.1136/bjsports-2013-092706. Inhaled salbutamol does not affect athletic performance in asthmatic and non-asthmatic cyclists. Koch S, Macinnis MJ, Sporer BC, Rupert JL, Koehle MS.

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