Une étude publiée dans le Journal of Applied Physiology [1] montre que les glucides sont la principale source d’énergie du corps pendant une course à pieds de forte intensité et prolongée.

Les muscles utilisent les glucides et les graisses stockés dans le corps comme carburant pendant un exercice, mais les sources de carburant sont différemment disponibles. Les glucides peuvent être immédiatement utilisés mais ont des stocks limités. Les graisses nécessitent des étapes de traitement supplémentaires avant d’être utilisées mais sont en plus grande quantité dans le corps.

Bien que les glucides soient la source principale d’énergie pendant un exercice d’intensité élevée, des études récentes ont examiné des stratégies visant à améliorer l’aptitude des muscles à brûler les graisses plutôt que les glucides pendant un exercice prolongé, en proposant que cette approche augmenterait la performance car les stocks de graisse dans le corps sont plus importants que les stocks de glucides, et ils peuvent fournir beaucoup plus d’énergie.

Des chercheurs en Australie ont testé l’importance de la source de carburant pour la performance sportive d’endurance en bloquant l’utilisation de la graisse dans le corps. Des coureurs de semi-marathon ont couru sur un tapis de course jusqu’à épuisement à un rythme qui se situait à 95 % de leur meilleur temps. Ils ont avalé un repas sans calories ou un repas à base de glucides avant et pendant la course, et ont pris de l’acide nicotinique pour empêcher toute utilisation des stocks de graisse.

Les chercheurs ont trouvé que le fait de bloquer l’utilisation des graisses par le corps n’affectait pas la distance que les coureurs couvraient avant d’être épuisés. Le blocage des graisses n’a pas non plus affecté l’utilisation des glucides. Les chercheurs notent que les glucides ont contribué entre 83 % et 91 % de l’énergie totale utilisée. L’étude a montré que pour des courses à intensité élevée et de longue durée, les muscles préfèrent les glucides comme source de carburant, et ceci, que le coureur ait mangé ou non, explique Jill Leckey, l’auteur de l’étude.

“Les coureurs qui font de la compétition devraient se focaliser sur des stratégies visant à augmenter la disponibilité des glucides avant et pendant la compétition, pour optimiser la performance de la course dans les événements qui durent jusqu’à 90 minutes,” selon le chercheur.

Bien que l’étude ait été réalisée sur des coureurs qui font de la compétition, ces résultats s’appliquent aussi aux coureurs amateurs, dit Leckey. “C’est l’intensité relative de l’exercice, par exemple le pourcentage de consommation maximale d’oxygène d’un individu ou le rythme cardiaque maximal, qui détermine la proportion de glucides et de graisse utilisés par les muscles en plein effort, et non pas seulement le rythme auquel ils courent.”

Références :

[1] J. J. Leckey, L. M. Burke, J. P. Morton, J. A. Hawley. Altering fatty acid availability does not impair prolonged, continuous running to fatigue : Evidence for carbohydrate dependence. Journal of Applied Physiology, 2015.

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