Les individus les plus gros pourraient trouver la nourriture plus attrayante parce qu’ils ont un sens de l’odorat plus intense, déclare une étude. Des chercheurs ont découvert que plus un individu est lourd, et plus il est sensible aux odeurs de nourriture.

Ils pensent que c’est cela qui pourrait rendre la nourriture plus appétissante, et encourager les individus en surpoids à en manger plus. Le Dr Lorenzo Stafford, du Département de Psychologie de l’Université de Portsmouth, déclare qu’il y a une corrélation établie, mais qu’il ne sait pas l’expliquer.

“On peut supposer que pour ceux qui ont une propension à prendre du poids, leur sens de l’odorat plus développé pour les odeurs de nourriture pourrait effectivement jouer un rôle actif dans la consommation de nourriture” dit-il.

“Pour un certain groupe de personnes, la consommation de nourriture pourrait être plus importante car elle est plus appétissante. En espérant que cette recherche en provoquera d’autres dans ce domaine, afin d’aider ceux qui luttent pour perdre du poids, ou tous ceux qui ont des problèmes de poids.”

L’étude, publiée dans le journal Chemical Senses [1], avait été conçue pour étudier si le fait d’être affamé ou rassasié avait un impact sur la capacité des individus à distinguer les odeurs.

Le Dr Stafford a découvert que contrairement à la croyance populaire, les gens avaient un sens plus développé des odeurs alimentaires après avoir mangé qu’avant. L’effet est inversé pour les odeurs non alimentaires.

Lorsque les résultats ont été analysés plus finement, il a découvert que comparés à ceux qui avaient un Indice de Masse Corporelle (IMC) faible, les individus avec un IMC élevé avaient une sensibilité plus grande aux odeurs de nourriture.

Stafford a expliqué que les scientifiques ne savent pas encore pourquoi les gens ont une plus grande aptitude à sentir les aliments quand ils sont rassasiés. Mais il dit qu’il se pourrait que ce soit une manière pour le corps de détecter et de rejeter des aliments dont il n’a plus besoin, afin de conserver son équilibre énergétique.

Le chercheur a réalisé deux expériences séparées sur un total de 64 hommes et femmes, âgés entre 18 et 49 ans. Les participants ont été testés pour leur sensibilité aux odeurs de nourriture, en utilisant une odeur de plantes cuites, tout en diminuant graduellement sa puissance pour arriver à un niveau où les individus ne sentaient plus rien.
Ils ont ensuite fait de même avec une odeur non alimentaire, comme une odeur d’alcool.

Il déclare que les participants étaient remarquablement sensibles aux odeurs.

Il ajoute : “les gens sous-estiment leurs aptitudes sensorielles, et il est sans doute vrai que notre sens de l’odorat est bien meilleur que ce qu’on pense, certains travaux ont montré que le seuil moyen pour une odeur alimentaire tournait autour d’un millième de pourcent (0,001%) de la concentration de l’odeur.

“Concrètement, dans 50ml de solution, la quantité d’odeur que nous sommes capables de détecter serait de 0,0005 ml, ce qui équivaut pratiquement à une seule goutte.”

Pour le groupe avec un IMC peu élevé, la moyenne se situait autour de “20”, et pour le groupe avec un IMC élevé elle était d’environ “24”. Ce qui va d’un poids normal au surpoids.

Références :

[1] Lorenzo Stafford, Kimberley Welbeck. High Hunger State Increases Olfactory Sensitivity to Neutral but Not Food Odors. Chemical Senses, Oct. 26, 2010.

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