Une étude de l’Université d’Exeter a trouvé que Les individus ont évolué en ayant des envies irrépressibles et inconscientes de se suralimenter, et une capacité assez limitée pour éviter de devenir obèse, surtout en hiver [1]. Il n’y a pas encore de mécanisme évolutionniste en place pour nous aider à vaincre l’attrait du sucré, du gras et des aliments mauvais pour notre santé et éviter de grossir pour des raisons qui sont compréhensibles.

Cela vient de ce que notre passé d’individus en surpoids ne constituait pas une menace importante pour notre survie par rapport aux dangers d’être trop maigre. L’urgence de conserver la graisse du corps est même plus forte en hiver quand les aliments dans le monde naturel se font plus rares. Ceci explique pourquoi nous aimons manger autant à Noël, et pourquoi nos bonnes résolutions de fin d’année pour perdre du poids ne marchent habituellement pas.

Les chercheurs ont utilisé un modèle informatique pour prédire quelle quantité de graisse les animaux devraient stocker, en supposant que la sélection naturelle a donné aux animaux, y compris aux humains, une stratégie parfaite pour maintenir le poids de corps le plus sain. Leurs modèles prédisent comment la quantité de graisse qu’un animal devrait stocker réagit à la disponibilité des aliments et au risque d’être tué par un prédateur quand il fait des provisions.

Le modèle montre que l’animal devrait avoir un de poids du corps cible au-dessus duquel il perd du poids et au-dessous duquel il essaye d’en prendre. Les simulations ont montré qu’il y a habituellement seulement un petit effet négatif des stocks d’énergie qui excèdent le niveau optimal, ainsi les contrôles subconscients contre le fait de devenir trop gros et en surpoids seraient faibles et si facilement vaincus par les récompenses immédiates des aliments savoureux.

L’auteur de l’étude, le Dr Andrew Higginson de l’Université d’Exeter, déclare : “on devrait s’attendre à ce que l’évolution nous ait donné la capacité de réaliser quand nous avons assez mangé, mais à la place, nous n’affichons qu’un faible contrôle face à la nourriture artificielle. Comme la nourriture moderne contient tant de sucres et de saveur, le besoin irrépressible des êtres humains de la manger est plus important que tout mécanisme évolutionniste faible qui nous dirait de ne pas le faire.

“Le modèle prédit aussi que les animaux devraient prendre du poids quand la nourriture est plus difficile à trouver. Tous les animaux, y compris les êtres humains, devraient montrer des effets saisonniers concernant l’envie de prendre du poids. Le fait de stocker de la graisse est une assurance contre le risque de ne pas réussir à trouver de la nourriture, ce qui, pour des humains de l’ère préindustrielle, se situait plutôt au moment de l’hiver. Cela montre que le jour du Nouvel An est la pire période pour commencer un nouveau régime.”

Le modèle évolutionniste montre aussi qu’il n’y a pas de preuve pour soutenir l’hypothèse d’un “gène dérivant”, dont certains chercheurs avaient suggéré l’existence pour expliquer pourquoi certaines personnes sont en surcharge pondérale et pas d’autres.

Références :

[1] Andrew Higginson, John McNamara, Alasdair Houston. Fatness and fitness : exposing the logic of evolutionary explanations for obesity. Proceedings of the Royal Society B, January 2016.

A lire également