Le fait de faire du sport dans un club n’est pas d’une importance essentielle pour le développement psychologique et social des enfants et adolescents. Ceci a été démontré par Stefan Wagnsson dans un travail de recherché publié à l’Université de Karlstad en Suède [1].

Plus de 1200 enfants et adolescents (entre 10 et 16 ans) on été enregistrés sur une période de deux ans, pendant laquelle on leur demandait, à un an d’intervalle, d’estimer leur personnalité, leur estime de soi, leurs capacités physiques et sociales, leur santé, la fréquence à laquelle ils buvaient de l’alcool et fumaient, et s’ils se comportaient fréquemment de façon éthique. L’étude a comparé des enfants et adolescents qui étaient actifs dans un club de sport à ceux qui n’en faisaient pas partie.

Les résultats de l’étude ont montré que les jeunes gens qui prenaient part à une activité sportive en club rapportaient un sentiment de soi plus fort, se sentaient eux-mêmes plus compétents physiquement et socialement, se percevaient eux-mêmes comme ayant moins de problèmes de santé, agissaient parfois plus moralement, buvaient moins d’alcool et fumaient moins que leurs pairs qui ne faisaient pas partie d’un club sportif.

Cependant, les résultats ont montré qu’avec le temps, le développement dans les deux groupes était largement identique, et les différences entre les deux groupes étaient principalement attribuables au fait que les enfants et les adolescents qui viennent de conditions favorables sont surreprésentés dans les clubs sportifs.

“Les sports fonctionnent partiellement comme une arène pour la sélection sociale, où les enfants et les adolescents avec des personnalités déjà bien développées sont plus susceptibles de commencer à pratiquer un sport, tandis que les jeunes avec des caractères moins matures abandonnent souvent le sport. Ceci conduit les enfants et les adolescents avec des caractères psychosociaux plus positifs dans les sports organisés” explique Stefan Wagnsson.

“Ceci montre que les activités exercées dans différents clubs n’ont pas tant d’impact que ça sur le développement des jeunes. Au lieu de cela, il (le développement) est déterminé par des facteurs associés au sexe des enfants, à la maturité naturelle et à l’environnement ethnique et socioéconomique. Il est très probable que la construction du caractère, qui a lieu à la maison et à l’école où les enfants et les adolescents passent la plus grande partie de leur temps, est ce qui a la plus grande influence sur la croissance psychologique et sociale des jeunes gens” continue Stefan Wagnsson.

Cependant, l’étude a révélé que les clubs de sport ont un potentiel non exploité pour constituer un environnement favorable à la construction de la personnalité. Quand les enfants et les adolescents font l’expérience de vivre en tant que partie d’un groupe, avec des chefs qui leur expliquent comment chacun doit traiter l’autre, où tout le monde est remarqué et respecté et reçoit des compliments quelque soit ses capacités, ceci augmente la probabilité que les jeunes qui font partie d’un club de sport soient mieux “formés”.

Références :

[1] Socialization through organized youth sports : A study of young people’s psychosocial development. Karlstad University, Faculty of Arts and Education.

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