Presque la moitié des coureurs amateurs pourraient boire trop de fluides pendant leur course, selon une étude de chercheurs de l’Université Loyola sur des coureurs publiée dans le British Journal of Sports Medicine [1].

Les directuves des experts recommandent aux coureurs de ne boire que quand ils ont soif. Mais l’étude de Loyola a découvert que 36,5% des coureurs boivent selon un plan prédéfini, ou pour conserver un certain poids de corps, et que 8,9% boivent le plus possible.

Pratiquement, un tiers des coureurs (29,6%) croit de manière erronée qu’ils ont besoin d’ingérer plus de sel pendant qu’ils courent. Et plus de la moitié (57,6%) déclare qu’ils boivent des boissons sportives parce que ces boissons contiennent des électrolytes qui empêchent la diminution du sodium dans le sang.

En fait, la principale cause d’une diminution du sodium chez les coureurs est de boire trop d’eau ou de boissons sportives. “Beaucoup d’athlètes ont des points de vue non scientifiques en ce qui concerne les bénéfices des différentes pratiques d’hydratation” concluent les chercheurs.

Le fait de boire trop de fluides pendant qu’on coure peut causer une condition potentiellement fatale appelée “l’hyponatrémie associée au sport”. Elle survient quand les coureurs boivent même quand ils n’ont pas soif. Le fait de trop boire pendant qu’on fait du sport peut diluer le contenu de sodium du sang à des niveaux anormalement bas.

Le fait de ne boire que quand on a soif empêchera la surconsommation de fluides. “C’est la façon la plus sûre de s’hydrater pendant un sport d’endurance” dit le Dr James Winger, auteur de l’étude. Les symptômes de l’hyponatrémie peuvent comprendre des nausées, des vomissements, des migraines, une certaine confusion, une perte d’énergie, faiblesse musculaire, des spasmes ou crampes. Dans les cas les plus extrêmes, la condition peut conduire à des crises d’épilepsie, l’inconscience ou le coma.

Ces dernières années, il y a eu 12 cas documentés et 8 cas suspectés de décès de coureurs à cause d’hyponatrémie, dit la physiologiste Lara Dugas, co-auteure de l’étude.

Les chercheurs de l’Université ont étudié 197 coureurs qui avaient complété la course de vétérans Westchester de 10 et 5 km de 2009, et deux autres courses au bord du lac de Chicago.

Les 91 coureurs masculins courraient en moyenne depuis 13 ans, et avaient couru en moyenne 1,9 course de 10 km et 0,9 marathon. Les 106 femmes courraient en moyenne depuis 8,3 ans et avaient réalisé en moyenne 1,3 course de 10 km et 0,7 marathon.

Dans l’étude, les coureurs déclaraient en général que les publicités sur les boissons sportives avaient peu ou pas du tout d’influence sur leurs croyances. Mais les comportements de nombreux coureurs indiquaient tout autrement.

Pendant les années 1980 et 1990, les publicités sur les boissons sportives alertaient contre les dangers supposés de la déshydratation, et recommandaient aux coureurs de boire 1,2 litre par heure. Les fabricants de boissons sportives ont en général arrêté de favoriser cette surconsommation de boissons. Mais les croyances non scientifiques persistent affirmant que les coureurs doivent boire autant que possible ou selon un calendrier préprogrammé.

“Nous avons été conduits à croire que la déshydratation est une complication du sport d’endurance” dit Dugas. “Mais en fait, la réaction physiologique normale de l’exercice est de perdre une petite quantité de fluides. Les coureurs doivent s’attendre à perdre du poids pendant une course, et à ne pas s’en inquiéter.”

Références :

[1] Beliefs about hydration and physiology drive drinking behaviours in runners. James Winger, Jonathan Dugas, Lara Dugas. Br J Sports Med, 2011 ;45:646-649.

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