L’entrainement sportif ne vous immunise pas contre l’hypertension.

Un article de recherche publié dans le British Journal of Sports Medicine [1], de chercheurs Norvégiens, a étudié la question de la tension artérielle chez les athlètes sportifs en rassemblant et en analysant les résultats de 51 études scientifiques sur le sujet. On sait déjà que l’exercice physique régulier fait baisser la tension artérielle dans la population en général, l’étude rappelle que la tension baisse en moyenne de 4-9 mmH, mais cela est-il toujours vrai pour les athlètes qui s’entrainent intensivement ?

Le point qui est principalement mis en exergue par les auteurs de la recherche est que la plupart des études sur la tension artérielle des athlètes est plutôt de qualité médiocre. Pour obtenir des lectures fiables de la tension artérielle, cela implique de prendre des mesures et de suivre un certain nombre d’étapes afin de s’assurer que le sujet testé soit relaxé, mais il faut aussi faire une moyenne des multiples lectures, utiliser un brassard de taille appropriée (ce qui constitue un problème particulier chez les athlètes musclés), etc. Peu d’études ont respecté ces étapes indispensables pour obtenir des lectures fiables.

Cela dit, la conclusion générale était qu’il n’y avait pas de différence systématique importante entre les athlètes et les non sportifs. Sur les 16 études qui ont comparé les athlètes aux non-athlètes comme base de contrôle, les athlètes avaient en moyenne une tension artérielle plus élevée dans sept des études, et une tension plus basse dans neuf d’entre elles.

Si l’on décompose davantage les résultats, on trouve que les athlètes entrainés qui font de la musculation ou un sport de force ont une tension légèrement plus élevée que les athlètes qui font de l’endurance. Il peut aussi y avoir un léger effet où l’entrainement de plus de 10 heures par semaine produit une tension plus élevée, mais cette différence n’était pas statistiquement significative :


Ci-dessous un autre graphique qui montre les résultats moyens pour quatre sports différents, sans différence majeure :


Une question qui reste ouverte est de savoir si les adaptations du cœur qui surviennent avec un entrainement prolongé, comme l’élargissement du ventricule gauche, peuvent soit contribuer, soit résulter d’une tension artérielle élevée. Pour l’instant, la conclusion la moins ambiguë qu’il est possible de tirer de ces données est que l’exercice physique, quelle que soit sa quantité, ne constitue pas un “laisser-passer” contre l’hypertension. Il faut tout de même porter une attention constante aux autres aspects de son style de vie, et notamment à son alimentation.

Références :

[1] Blood pressure and hypertension in athletes : a systematic review. Berge HM, Isern CB, Berge E . British Journal of Sports Medicine, 2015.

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