Les bonnes résolutions du début de l’année pour maigrir sont souvent l’occasion de se procurer un appareil afin d’enregistrer son activité physique quotidienne, mais malgré tout le battage médiatique autour de cette technologie, il y a très peu d’éléments de preuve montrant que ces appareils seuls peuvent modifier le comportement, et améliorer la santé de ceux qui en ont le plus besoin.

Un article publié dans le journal JAMA [1] par des chercheurs de l’Université de Pennsylvanie, montre que même si de grandes entreprises de technologie sont entrées dans ce marché très lucratif, il peut y avoir un fossé entre les bénéfices qu’ils sont supposés apporter et les résultats réels.

“La notion est qu’en enregistrant et en rapportant des informations sur des comportements tels que l’activité physique ou le sommeil, ces appareils pourraient éduquer et motiver les individus afin qu’ils adoptent de meilleures habitudes en terme d’activité physique, et améliorent donc leur santé,” expliquent les auteurs de l’étude. “Le fossé qui existe entre cet enregistrement de l’information et le changement effectif des comportements est cependant important, et alors que ces appareils sont de plus en plus populaires auprès du grand public, il y a très peu de preuves qui montrent qu’ils comblent ce fossé.”

À la place, les auteurs suggèrent d’appliquer des concepts propres au comportement économique – comme celui des loteries ou dire aux individus ce qu’ils gagneront en atteignant un objectif – qui puissent permettre de concrétiser ces modifications du comportement. “Le fait de mettre en place de nouvelles habitudes pourrait être davantage facilité en présentant un retour d’information (feedback) fréquent, et en utilisant un stimulant qui capte l’attention des individus dans les moments où ils sont le plus susceptible d’agir.”

Les auteurs de l’étude pensent qu’il y a quatre défis majeurs qui doivent être pris en considération en ce qui concerne les appareils mobiles qui traquent l’activité, tels que les bracelets, les montres et même colliers en tous genres, pour qu’ils favorisent efficacement un changement de comportement. Premièrement, une personne doit être suffisamment motivée pour vouloir ce genre d’appareil et doit être en mesure de se l’offrir elle-même (engagement, rationalisation de l’achat).

Deuxièmement, une fois l’objet acheté, cette même personne doit le porter et ne pas oublier de le recharger. Troisièmement, l’appareil doit être capable de traquer/enregistrer avec précision le comportement ciblé. Et quatrièmement, l’information doit être délivrée à l’utilisateur (par une boucle de retour d’information ou d’analyse) d’une façon qui puisse être facilement comprise, et qui motive l’action, et soutiendra la motivation vers l’amélioration de la santé.

“Bien que les appareils portables aient le potentiel de faciliter les changements des comportements, ce revirement peut ne pas être causé par les appareils seuls,” écrivent les auteurs. Car en fin de compte, ce sont les stratégies d’engagement – les associations entre l’encouragement individuel, la compétition sociale et la collaboration, la boucle du retour d’information efficace – qui se connectent avec le comportement humain.

Références :

[1] Wearable Devices as Facilitators, Not Drivers, of Health Behavior Change. JAMA. Mitesh S. Patel, David A. Asch, Kevin G. Volpp.

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