Une étude de chercheurs de l’Université McMaster et publiée dans le British Medical Journal (BMJ) [1] a trouvé que les acides gras trans sont associés à un plus grand risque de décès et de maladie cardiovasculaire, mais que les graisses saturées ne sont pas associées à un risque plus important de décès, de maladie de cœur, d’attaque ou de diabète de type 2.

“Pendant des années, il a été conseillé à tout le monde de supprimer les graisses. Les graisses trans (hydrogénées) n’apportent pas de bénéfices à la santé et posent un risque important de maladie cardiovasculaire, mais le cas des graisses saturées est moins clair,” dit le chercheur. “Cela dit, nous ne recommandons pas d’augmenter la part des graisses saturées dans l’alimentation, car nous ne voyons pas de preuves qui montrent que des limites plus élevées seraient bénéfiques à la santé.”

Les recommandations disent de limiter les graisses saturées à moins de 10 %, et les graisses trans à moins d’un pourcent de l’énergie consommée pour réduire les risques de maladies de cœur et les attaques. Les graisses saturées proviennent principalement de produits animaux comme le beurre, le lait entier, la viande, le saumon et les jaunes d’œuf ainsi que de produits comme le chocolat et l’huile de palme. Les graisses insaturées trans (acides gras trans) sont produites principalement de manière industrielle à partir d’huiles de plantes (processus connu sous le nom d’hydrogénation) pour une utilisation sous forme de margarine, de gouters et d’aliments prêts à l’emploi.

Contrairement aux conseils alimentaires en vigueur, une récente analyse des preuves n’a pas trouvé de risque cardiovasculaire excessif associé à une consommation de graisses saturées. Au contraire, une recherche suggère que les graisses trans industrielles peuvent augmenter le risque d’insuffisance coronarienne. Pour permettre de clarifier ces controverses, les scientifiques ont analysé les résultats de 50 études d’observation qui ont évalué l’association entre les graisses saturées et/ou trans et les résultats sur la santé chez les adultes.

La méthodologie et la qualité des études a été prise en compte afin de minimiser les biais, et la solidité des associations a été évaluée en utilisant une méthode de scoring reconnue développée à l’Université McMaster. L’équipe de recherche n’a pas trouvé d’association claire entre une consommation plus importante de graisses saturées et les décès pour quelque raison qui soit, les insuffisances coronariennes, les maladies cardiovasculaires, les attaques ischémiques et le diabète de type 2.

Cependant, la consommation d’acides gras trans industriels était associée à une augmentation des décès de 34 %, du risque de décès par insuffisance coronarienne de 28 % et du risque de maladie cardiovasculaire de 21 %. Les incohérences dans les études analysées font que les chercheurs n’ont pas pu confirmer l’existence d’une association entre les graisses trans et le diabète de type 2. De même qu’ils n’ont pas trouvé d’association claire entre les acides gras trans et les attaques ischémiques.

Les chercheurs précisent que leurs résultats reposent sur des études d’observation, ainsi aucune conclusion définitive ne peut être tirée sur la cause et l’effet. Cependant, les auteurs écrivent que leur analyse confirme les résultats de cinq revues précédentes sur les graisses saturées, les graisses trans et les maladies de cœur.” Ensuite se pose le problème du remplacement des produits riches en acides gras trans. Le mieux serait de remplacer les aliments riches en graisse trans, tels que les viandes très grasses, transformées comme la charcuterie ou les beignets par des huiles végétales, des noix ou des céréales complètes.

Références :

[1] Intake of saturated and trans unsaturated fatty acids and risk of all cause mortality, cardiovascular disease, and type 2 diabetes : systematic review and meta-analysis of observational studies. Russell J de Souza, Andrew Mente, Adriana Maroleanu, Adrian I Cozma, Vanessa Ha, Teruko Kishibe, Elizabeth Uleryk, Patrick Budylowski, Holger Schünemann, Joseph Beyene, Sonia Anand. BMJ 2015 ; 351.

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