Des scientifiques de l’University College de Londres n’ont pas trouvé de lien entre le cyclisme et la stérilité, d’après les conclusions d’une grande étude sur des cyclistes.

Les mythes concernant les cyclistes, qui suggéraient que le fait de faire trop de vélo pouvait rendre stérile et causer des troubles de l’érection, ont finalement été réfutés par des scientifiques Britanniques. En effet, une récente étude [1] n’a pas trouvé de tels liens, même quand les cyclistes masculins pédalaient plus de huit heures et demie par semaine.

Des recherches antérieures avaient laissé entendre que faire du vélo causait une pression telle sur les organes reproducteurs que cela pouvait dégrader la fertilité, et des chercheurs espagnols affirmaient même que les triathlètes feraient mieux de faire congeler des échantillons de leur sperme.

Cependant, les derniers résultats de l’University College de Londres, qui reposent sur des données provenant de plus de 5000 cyclistes, montrent que les hommes n’ont pas besoin de s’inquiéter. “C’est une bonne nouvelle pour les cyclistes masculins, il n’y a pas d’association entre le temps passé sur le vélo et les troubles de l’érection ni la stérilité” explique l’auteur de l’étude, le Dr Mark Hamer de l’UCL.

“De nos jours, les selles de vélos sont beaucoup plus confortables et la pression n’est plus aussi forte que dans le passé. L’absence d’association positive entre le cyclisme et la stérilité dissipe les inquiétudes soulevées par les précédentes études à propos des modifications des caractéristiques du sperme chez les cyclistes.”

“Cette étude démontre que les inquiétudes concernant la fertilité des hommes n’ont pas été confirmées. Le fait d’augmenter le nombre de cyclistes dans la population n’a que des avantages pour la santé publique.”

Environ 80 % des cyclistes sont des hommes, et il y avait des inquiétudes à propos de la pression causée sur les organes reproducteurs par la selle, qui aurait pu avoir comme conséquence une perte des flux sanguins, une augmentation de la température et des nerfs bloqués.

Or cette étude est à ce jour la plus grande ayant étudié les cyclistes. Faire du vélo est sans aucun doute très bon à la santé, et l’un des meilleurs moyens pour être en bonne santé et actif, même en vieillissant. Cependant, la recherche a aussi montré que les hommes d’âge mûr (vers 50 ans) devraient être prudents sur la durée qu’ils passent sur leurs vélos.

Les scientifiques ont trouvé que faire ne serait-ce qu’une demi-heure de vélo par jour doublait le risque d’être diagnostiqué avec un cancer de la prostate après 50 ans. Et pour ceux qui pédalent pendant huit heures et 45 minutes ou plus par semaine, ce risque grimpait à six fois.

L’équipe de recherche déclare que ces résultats sont surprenants et disent que les hommes qui font souvent du vélo pourraient être plus soucieux de leur santé, ce qui les conduit à faire plus d’examens de santé et qu’ils ont donc plus de chances d’être diagnostiqués.

Mais ils ajoutent qu’ils ne peuvent pas rejeter l’idée que le vélo en soit pourrait être à blâmer, à cause d’une pression plus importante exercée sur la prostate. “C’est difficile à interpréter” ajoute le Dr Hamer, “manifestement, les hommes qui font du vélo la plupart du temps sont plus soucieux de leur santé, et ils peuvent donc être plus susceptibles d’être diagnostiqués.”

“Ou bien il se peut qu’il y ait un lien biologique véritable entre des traumatismes dans la région de la prostate associés au cyclisme. Nous étions assez surpris de la portée des résultats concernant le cancer de la prostate, cela nécessite de faire plus d’études, mais nous ne pouvons tirer de conclusions définitives à partir de notre étude.”

Références :

[1] An Observational Study of Erectile Dysfunction, Infertility, and Prostate Cancer in Regular Cyclists : Cycling for Health UK Study. Journal of Men’s Health, 2014.

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