D’après une étude publiée dans le journal Experimental Physiology [1], un état de stress modéré stimule l’activité et la production de chaleur provenant de la graisse brune associé à une augmentation du cortisol.

Le tissu adipeux brun, ou “graisse brune”, est l’un des deux types de graisse que l’on trouve chez les êtres humains et chez les autres mammifères. D’abord et seulement attribué aux bébés et aux mammifères qui hibernent, il a été découvert ces dernières années que les adultes pouvaient aussi avoir de la graisse brune. Sa fonction principale est de produire de la chaleur corporelle en brûlant des calories (contrairement à la graisse blanche qui est la conséquence d’un stockage de calories en excès). Les individus qui ont un indice de masse corporelle (IMC) assez bas ont de ce fait plus de graisse brune.

Pour induire un léger stress psychologique, cinq femmes minces en bonne santé devaient en premier lieu résoudre des petits tests de mathématiques, mais dans la seconde partie de l’expérience, le test était remplacé par une vidéo de relaxation. Pour évaluer les réactions de stress, les scientifiques ont mesuré les niveaux de cortisol dans la salive des participantes. Pour mesurer l’activité de la graisse brune, les chercheurs ont utilisé la thermographie infrarouge pour détecter tout changement de la température de la peau qui couvre les principales aires de la graisse brune chez les êtres humains (dans la région du cou supra claviculaire).

Bien que les tests de maths ne provoquaient pas de réaction aigue de stress, l’anticipation et l’attente d’être testé en provoquait une et conduisait à augmenter le cortisol et à réchauffer la graisse brune. Ces deux phénomènes étaient positivement corrélés, avec des niveaux plus élevés de cortisol qui étaient associés à une plus grande activité de la graisse et donc à une plus grande production de chaleur.

Le Professeur Symonds de l’Université de Nottingham et co-auteur de l’étude commente : “notre recherche indique que la variation de l’activité de la graisse brune entre les individus peut s’expliquer par les différences dans leurs réponses au stress psychologique. Ceci est important étant donné que la graisse brune a cette capacité unique de produire rapidement de la chaleur et à métaboliser le glucose.”

“La plupart des adultes n’ont que de 50 grammes à 100 grammes de graisse brune, mais comme sa capacité à générer de la chaleur est 300 fois plus grande (par unité de masse) que les autres tissus, la graisse brune a le potentiel de rapidement métaboliser le glucose et les lipides. Il y a une relation inverse entre la quantité de graisse brune et l’IMC, et le fait de déterminer si ceci est une conséquence directe d’une plus grande possession de graisse active reste à établir.”

“Une meilleure compréhension des principaux facteurs qui contrôlent l’activité de la graisse brune, comprenant le régime alimentaire et l’activité, a de ce fait le potentiel d’introduire des interventions viables conçues pour prévenir l’obésité et le diabète. Dans le futur, de nouvelles techniques pour provoquer un léger stress, afin de favoriser l’activité de la graisse brune, pourraient être inclues dans les régimes alimentaires et/ou les interventions environnementales. Ceci est susceptible de s’opposer aux effets négatifs du stress chronique et plus sévère qui peut contribuer à une mauvaise santé métabolique.”

Références :

[1] Lindsay Robinson, James Law, Michael Symonds, Helen Budge. Brown adipose tissue activation as measured by infrared thermography by mild anticipatory psychological stress in lean healthy females. Experimental Physiology, 2016.

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