2008 a été une année importante pour les fans de sport. Des records du monde sont tombés aux Jeux Olympiques de Beijing. Usain Bolt a fait voler en éclat les records du 100m et du 200m, les abaissant d’un dixième chacun. Les athlètes sont allés de plus en plus vite ces dernières décennies, ce qui pousse le marathonien Mark Denny, de l’Université Standford, à se demander si l’augmentation massive de la population du siècle dernier n’était pas responsable de ces améliorations [1].

Il s’est posé la question de savoir s’il existait des limites absolues à la vitesse de la course à pieds, et si tel est le cas, si nous en étions proche. Suspectant que nous n’en sommes pas loin, Denny a décidé d’examiner les performances du sprint des êtres humains et de deux autres espèces que sont les chiens et les chevaux pur sang, afin de trouver à quelle distance se situent les coureurs modernes des performances les plus élevées de leur espèce.

Après avoir trouvé des enregistrements datant des années 1920 pour les chiens et du 19° siècles pour les humains et les purs sang, Denny a regardé s’il y avait des tendances évidentes ; les performances des espèces se sont-elles déjà stabilisées ? En traçant les vitesses annuelles les plus élevées pour les trois espèces sur les ans, il est devenu clair que les chevaux de course et les chiens ont déjà atteint un plafond. Il n’y a eu aucune amélioration de la vitesse des purs sang dans le Kentucky Derby depuis les années 1940 et deux autres courses majeurs dans les années 1970, tandis que les performances des chiens se sont stabilisées dans les années 1970.

L’augmentation de la population des chiens et des purs sang n’a donc pas amélioré les performances des animaux. Cependant, “le hasard peut toujours faire découvrir un animal plus rapide” dit Denny et il prédit que les purs sang pourraient améliorer leur vitesse de 1% dans le 2012 m, en atteignant éventuellement une vitesse de pointe de 17m/s.

Pour les êtres humains, les résultats étaient plus compliqués à cause des différentes distances des courses. En regardant les vitesses des hommes ayant gagné les courses à travers les années, il semble que si les hommes n’ont toujours pas atteint leur vitesse maximale dans toute distance, Denny prédit que les sprinters du 100 mètres pourraient un jour toucher un incroyable record à 9,48 secondes, améliorant de 0,23 m/s le record d’Usain Bolt de 9,69 secondes.

Les records annuels des femmes sprinter se sont équilibrés dans les années 1970, suggérant que toute amélioration dans leur vitesse n’était pas due à l’augmentation de la population. Cependant, Denny suspecte que les femmes sprinters ont de la marge pour s’améliorer aussi, et il prédit qu’elles pourraient éventuellement descendre de 0,40 seconde l’actuel record du monde du 100 m, pour couvrir la distance en 10,19 secondes.

En regardant les marathoniens, Denny prédit que les hommes pourraient battre le record du monde actuel, tenu par Haile Gebrselassie, en faisant entre 2, 7 minutes et 4,23 minutes de mieux.

Et quand il calcule la vitesse maximale qu’une femme marathonienne pourrait réaliser, Denny pense que les femmes pourraient faire les 42,195 km en 2h12min41s. Il ajoute que l’actuel record du monde de 2h15min25s est très proche de sa prédiction moyenne de la vitesse maximale pour le marathon, et soupçonne que les coureuses de marathon pourraient être le premier groupe à approcher ses prédictions pour les tester.

Références :

[1] Limits to running speed in dogs, horses and humans. Denny, M. W. Journal of Experimental Biology, 28 Nov 2008 ; 211, 3836-3849

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