Selon une étude publiée dans le Journal International de l’Obésité (International Journal of Obesity) [1], les patients atteints d’obésité sévère, qui ont perdu le plus de poids en modifiant leurs habitudes de régime et d’exercice, pourraient réussir aussi bien à garder leur poids sur le long terme que les individus qui ont perdu leur poids suite à une opération chirurgicale bariatrique.

Alors que la perte de poids et le maintien de ce poids étaient comparables entre les deux traitements, les patients qui ont fait confiance dans les méthodes non chirurgicales ont dû travailler plus dur, et sur une période de temps plus longue, pour maintenir leur perte de poids, explique les chercheurs du Miriam Hospital’s Centers for Behavioral and Preventive Medicine.

“Nos résultats suggèrent qu’il est possible de conserver une importante perte de poids grâce à des efforts intensifs, comme modifier son approche face à la nourriture et à l’exercice, sans tenir compte du fait que vous soyez passé par la méthode chirurgicale ou non” dit Dale Bond, auteur de l’étude. “Les modifications de comportement et de style de vie sont des éléments critiques pour conserver sa perte de poids sur le long terme.”

Les chercheurs ont comparé chaque patient ayant eu une opération chirurgicale à deux patients n’en ayant pas eu. Tous les participants, 315 au total, ont perdu en moyenne 62 kilos et ont conservé leur perte de poids pendant en moyenne 5 ans et demi au début de cette étude de 2 ans.

Les individus étaient questionnés à la fois au début de l’étude et l’année suivant leur changement de comportement pour conserver leur perte de poids (en enregistrant ce qu’ils mangeaient et leur niveau d’activité physique), sur des facteurs psychologiques variés (comme le restriction alimentaire, la sensation de faim et le désir de nourriture, le stress et la dépression). L’information ayant trait au poids était collectée un an et deux ans après.

Il n’y avait pas de différence significative dans la consommation calorique ou dans la quantité de poids repris entre les deux groupes, les deux ont repris une moyenne de 2 kilos chaque année. Cependant, les chercheurs ont identifié des différences de comportements entre les deux groupes, les patients ayant eu une opération bariatrique ont rapporté avoir consommé plus de nourriture grasse et de issue de fast food, en ayant moins conscience de ce qu’ils avalaient, et ont vécu des incidences plus grandes de dépression et plus de stress que les patients n’ayant pas eu d’opération.

Des différences identiques ont été observées dans l’attitude relative à l’activité physique. Seul un tiers du groupe chirurgical a rapporté s’être engagé dans un niveau d’activité physique en accord avec les recommandations afin de prévenir toute reprise de poids, comparé à 60% dans le groupe n’ayant pas eu d’opération.

Les chercheurs notent que la susceptibilité aux signaux qui provoque des accès de boulimie impulsifs, était le seul comportement associé à un risque plus important de reprise de poids dans les deux groupes.

“Ces découvertes mettent en relief le besoin d’interventions sur la nourriture et l’activité en se focalisant sur les patients ayant des opérations bariatriques” dit Bond, psychiatre et chercheur. “La recherche dans le futur devrait se concentrer sur les moyens d’augmenter et de maintenir l’activité physique, et de mieux enregistrer les paramètres psychologiques chez les patients ayant eu une opération bariatrique, pour faciliter une efficacité optimale sur le long terme dans le contrôle du poids.”

Références :

[1] Weight-loss maintenance in successful weight losers : surgical vs non-surgical methods. International Journal of Obesity (2009) 33, 173–180.

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