Les résultats d’une étude [1] montrent que le fait de manquer une nuit de sommeil consomme environ 135 calories, l’équivalent de deux tranches de pain ou d’un verre de lait demi-écrémé de 225 ml. En terme d’épuisement physique, ceci signifie marcher moins de 3,2 km. D’un autre côté, huit heures de sommeil économisent approximativement la même quantité d’énergie.

“Tandis que la quantité d’énergie économisée pendant le sommeil pourrait sembler faible, elle est en fait plus élevée que ce que nous attendions” dit le Professeur Kenneth Wright, auteur de l’étude. “Si l’on considère que la quantité de stockage positif d’énergie nécessaire pour expliquer l’épidémie d’obésité est de 50 calories par jour (Hill et al., 2003), les économies d’énergie représentées par le sommeil sont physiologiquement significatives”.

Cette petite étude contrôlée comprenait sept jeunes adultes soigneusement examinés, auxquels on avait demandé de rester au lit et de suivre un régime alimentaire identique pendant trois jours. Le premier jour établissait les données de base, et consistait en une journée ordinaire de 16 heures d’éveil suivies par huit heures de sommeil. Les jours deux et trois comprenaient 40 heures de privation de sommeil au total, suivies par huit heures de récupération.

Les résultats ont montré que, comparée à une nuit normale de sommeil, la quantité d’énergie dépensée par les sujets durant les 24 heures de privation de sommeil avait augmenté d’environ 7%. Au contraire, la dépense d’énergie a diminué de 5% pendant l’épisode de récupération, qui comprenait 16 heures d’éveil (qui suivait la nuit de privation de sommeil), puis huit heures de sommeil de récupération.

L’étude prouve ici qu’il y a une corrélation directe entre le cycle sommeil/éveil et la façon dont le corps utilise l’énergie. Elle démontre aussi que la privation de sommeil est métaboliquement coûteuse. “La fonction du sommeil, surtout chez les êtres humains, est considérée comme l’une des plus grandes énigmes scientifique” et Wright espère que de nouvelles données aideront les chercheurs à mieux comprendre les pièces de ce puzzle.

Une question soulevée par l’étude est celle demandant pourquoi les humains ne conservent pas plus d’énergie pendant la nuit de sommeil. “Il y a d’autres fonctions du sommeil qui sont importantes et qui coûtent de l’énergie” explique Wright. “L’énergie conservée pourrait être redistribuée pour soutenir les processus physiologiques vitaux comme l’apprentissage et la consolidation de la mémoire, la fonction immune et la synthèse et libération des hormones.”

Le chercheur prévient enfin que la dépense d’énergie pendant une privation de sommeil est une stratégie qui n’est ni sûre, ni efficace pour perdre du poids, car d’autres études ont montré qu’une privation chronique de sommeil était associée à des problèmes de cognition et une prise de poids.

Références :

[1] Energy expenditure during sleep, sleep deprivation and sleep following sleep deprivation in adult humans. Journal of Physiology, 2011 589 (1) 235-244.

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