Un bracelet est apparu sur le marché qui prétend pouvoir détecter et analyser tout ce que vous mangez grâce à un capteur placé sur le poignet, sans qu’aucun journal alimentaire n’ait, pour ce faire, besoin d’être tenu. Inutile de dire que le scepticisme est de rigueur, et ce à plus d’un titre, face aux déclarations d’un tel appareil.

Les appareils qui traquent votre activité sont des objets qui mesurent l’activité d’une personne, comme les pas qu’elle fait dans une journée, les calories qu’elle brûle et la distance qu’elle parcourt. Ces appareils font partie du mouvement “auto-mesuré”, où le recours à la technologie permet de collecter des données sur chaque individu.

Plusieurs traqueurs d’activité ont déjà rencontré un certain succès sur le marché de la forme physique ou du sport, tels ceux dont l’objectif est de mesurer indirectement la consommation alimentaire, en demandant aux utilisateurs d’entrer les informations caloriques de ce qu’ils ingèrent, voire même en prenant des photos de leurs aliments.

Mais ce nouveau bracelet, comme l’AIRO© par exemple, est différent en ceci qu’il s’agit d’un bracelet équipé d’un spectromètre, qui est un instrument qui analyse la lumière, d’après les déclarations des vendeurs de l’appareil.

Le bracelet s’illuminerait de lumières LED de différentes longueurs d’ondes “pour aller voir dans le flux sanguin et détecter les métabolites qui sont libérées pendant et après avoir mangé”, affirment les vendeurs de l’objet. Cela permettrait au fameux bracelet de “mesurer la consommation de calories et même la quantité de repas consommée”, ce qui donnerait “des recommandations sur les manières d’améliorer sa nutrition”.

Le bracelet serait en mesure de distinguer parmi plusieurs nutriments différents (comme les protéines, les sucres et les graisses) parce qu’ils interagiraient différemment avec la lumière. “Nous pourrions être capables de voir une différence dans la forme d’ondes qui pourrait montrer si quelque-chose est bon ou mauvais pour le corps” explique le promoteur du bracelet.

Vendu autour de 110 euros, ce qui n’est pas donné pour un appareil dont les allégations et l’efficacité sont improbables, et ceci pour plusieurs raisons : car bien qu’il soit plausible qu’un spectromètre puisse détecter plusieurs nutriments dans un échantillon de sang prélevé, un bracelet placé sur le poignet sera limité de plusieurs façons.

Tout d’abord l’appareil devrait être en mesure de sentir à travers la peau, dans les différents flux sanguins qui passent dans les tous petits vaisseaux du poignet. Ensuite, parce que la plupart des éléments nutritifs présents dans les aliments que vous avalez sont absorbés par les intestins, puis envoyés dans le foie pour ensuite passer dans la veine porte et y être absorbés et décomposés. Ce qui termine sa course dans le poignet est un résidu très éloigné de ce qui a été absorbé du repas.

Ajoutons que le spectromètre devra être très bon marché pour que le prix du bracelet puisse rester abordable (un spectromètre de laboratoire coûte plusieurs milliers d’euros), ce qui va fortement limiter sa sensibilité.

Ainsi, les déclarations faites autour du fonctionnement et l’efficacité de ce genre de bracelet sont hautement douteuses. Tout ce que ce bracelet pourra éventuellement détecter ne sera pas d’une plus grande valeur que de lire les informations nutritionnelles inscrites sur les étiquettes des aliments que l’on va s’empresser d’avaler.

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