Une étude internationale récente n’a pas réussi à confirmer la croyance populaire selon laquelle le nombre de calories brûlées pendant l’activité physique pourrait être un facteur déterminant pour réduire les taux d’obésité [1].

Les chercheurs de Loyola University Health System, et d’autres centres, ont comparé des femmes afro-américaines de la ville de Chicago avec des femmes du Nigéria rural. En moyenne, les femmes de Chicago pesaient 83.4 kilos et les femmes du Nigéria 57.6 kilos.

Les chercheurs espéraient trouver que les femmes les plus minces du Nigéria étaient plus actives physiquement. A leur grande surprise, ils n’ont découvert aucune différence significative entre les deux groupes pour ce qui est de la quantité de calories brûlées durant leur activité physique.

“Une activité physique réduite pourrait ne pas être le principal vecteur de l’épidémie d’obésité” explique Amy Luke, nutritionniste de Loyola.

L’activité physique est définie comme étant tout ce qu’il met votre corps en mouvement. Les recommandations gouvernementales proposent que chaque adulte devrait faire au moins 2 heures et demie d’activité aérobique modérée (comme marcher d’un pas rapide) par semaine ou 75 minutes d’activité vigoureuse (comme le jogging). Les adultes devraient aussi faire des activités pour renforcer leurs muscles, comme de la musculation ou des abdominaux, au moins deux fois par semaine.

L’activité physique a de nombreux bénéfices qui ont été prouvés. Cela renforce les os et les muscles, améliore la santé physique et psychologique, diminue la tension, améliore les niveaux de cholestérol et réduit les risques de maladie cardiovasculaire, les diabètes, les cancers du sein et du colon.

Mais la recherche de Loyola suggère que le contrôle du poids pourrait ne pas faire partie des principaux bénéfices. Les gens brûlent davantage de calories quand ils font de l’exercice. Mais ils compensent en mangeant plus, dit le Dr Richard Cooper co-auteur de l’étude.

“Nous aimerions dire que l’activité physique a un effet positif sur le contrôle du poids, mais cela n’apparaît pas être le cas” dit Cooper.

L’étude en question incluait 149 femmes provenant de deux villages ruraux du Nigéria et 172 afro-américaines de l’Ouest de Chicago et de la périphérie.

Ajusté à la taille du corps, les femmes de Chicago brulaient en moyenne 760 calories par jour dans leur activité physique, tandis que les nigériennes brûlaient 800 calories. La différence n’était donc pas statistiquement significative.

Le régime alimentaire est une explication plus plausible que la dépense par l’activité physique, expliquant pourquoi les femmes de Chicago pesaient plus lourd que les femmes du Nigéria, dit Luke. Elle a noté que le régime alimentaire des africaines était élevée en fibres et en hydrates de carbones, et pauvre en graisses et en protéines animales. A contrario, le régime des habitantes de Chicago se constituait de 40 à 45% de graisses et était importante en nourriture riche ou raffinée.

Les résultats de cette étude sont identiques à ceux d’une étude de 2007 sur des hommes et des femmes de Jamaïque [2]. Les chercheurs de Loyola et d’autres centres avaient trouvé qu’il n’y avait pas d’association entre le poids et les calories brûlées pendant l’activité physique.

“Les preuves commencent à s’accumuler montrant que le régime alimentaire, la nourriture consommée, pourrait être plus important que les niveaux de dépense énergétique” explique Luke. “La perte de poids ne se réalisera probablement pas sans restriction alimentaire.”

Références :

[1] Energy Expenditure and Adiposity in Nigerian and African-American Women, Obesity (2008) 16 9, 2148–2154

[2] Activity energy expenditure and adiposity among black adults in Nigeria and the United States. The American journal of clinical nutrition

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