Le concept de “seuil” est assez intuitif dans les sports d’endurance. En dessous du seuil, on a le sentiment qu’on pourrait continuer indéfiniment ; au-dessus du seuil, la fatigue apparaît rapidement et vous oblige à arrêter. Mais qu’en est-il pour ce qui est de soulever des poids ou haltères ?

Un article de Mark Burnley et ses collègues de l’Université Aberystwyth, publiée dans le Journal of Applied Physiology [1], suggère qu’il existe un seuil similaire, et que le “couple critique” existe aussi pour les contractions musculaires.

Ce qui est intéressant dans cette étude c’est la distinction qui a été faite entre la fatigue “périphérique” et la fatigue “centrale” : la première est la réduction de la capacité du muscle à se contracter, et la seconde est la diminution du signal provenant du cerveau en direction des muscles pour leur demander de se contracter. Si l’on soulève un haltère lourd (au-dessus du couple critique) et qu’on le lève jusqu’à ce qu’on ne puisse plus le soulever, le facteur limitant apparaît être la fatigue périphérique.

Les muscles ne sont tout simplement plus en mesure de se contracter avec suffisamment de puissance pour soulever le poids. Au contraire, si on soulève un haltère plus léger (en dessous du couple critique) jusqu’à l’échec, les muscles eux-mêmes se fatigueront dans une moindre mesure, suggérant que la fatigue qui se trouve quelque-part dans le cerveau ou le système nerveux central est le problème.

Alors où se situe précisément le “couple critique” ? Cela dépend des particularités de l’exercice, des muscles qui sont utilisés, du mouvement, de la rapidité, etc. Apparemment, il se situe typiquement entre environ 15% et 40% de la répétition maximale possible pour un exercice donné.

Ainsi, la prochaine fois que vous aiderez des amis à déménager, prenez bien soin de leur expliquer que si vous ne les aidez pas cela ne veut pas dire que vous êtes fainéant, mais que les poids de leurs meubles se situent au-delà de votre seuil critique !

Références :

[1] Distinct profiles of neuromuscular fatigue during muscle contractions below and above the critical torque in humans. Burnley M, Vanhatalo A, Jones AM. Journal of Applied Physiology, 2012 Jul ;113(2):215-23. 2012.

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