La curcumine, un composé présent dans le curcuma, est célébrée comme traitement naturel contre une large gamme de problèmes de santé, qui vont même jusqu’au cancer ou la maladie d’Alzheimer. Mais une revue de la littérature scientifique sur la curcumine a découvert qu’elle n’est probablement pas ce que beaucoup prétendent qu’elle est. Ce compte-rendu, publié dans le Journal of Medicinal Chemistry [1], apporte des éléments de preuve qui montrent que contrairement aux nombreux rapports, ce composé a des bénéfices thérapeutiques limités, si tant est qu’il en ait.

Le curcuma, un épice souvent ajouté aux currys et aux moutardes grâce à son parfum et à sa couleur distincts, est utilisé depuis des siècles dans les médecines traditionnelles. Depuis le début des années 1990, des scientifiques ont parié sur la curcumine, qui représente environ 3 % à 5 % du curcuma, comme un constituant potentiel qui pourrait donner au curcuma ses propriétés stimulantes pour la santé.

Plus de 120 études cliniques ayant testé ces affirmations ont été réalisées ou le sont encore. Pour aller à la racine de la chimie médicinale essentielle de la curcumine, le groupe de recherche de Michael Walters et Guido Pauli ont uni leurs forces pour extraire les résultats clés des milliers d’articles scientifiques sur le sujet.

La revue de cette vaste littérature sur la curcumine par les chercheurs a apporté des éléments de preuve que la curcumine est instable dans les conditions physiologiques et qu’elle n’est pas réellement absorbée par le corps, des propriétés qui en font un médiocre candidat thérapeutique. En outre, ils n’ont pas pu trouver de preuve d’une étude en double-aveugle, contrôlée contre placébo sur la curcumine pour confirmer son statut de panacée qui guérirait tout.

Cependant, disent les auteurs de l’étude, cela ne veut pas obligatoirement dire que les études sur le curcuma doivent cesser. Les extraits et les préparations de curcuma peuvent avoir des bénéfices sur la santé, bien que probablement pas pour toutes les conditions médicales dont il fait mention par ses adeptes. Les chercheurs proposent que les études à venir aient une approche plus globale afin de prendre en compte les différents constituants chimiques de l’épice qui pourraient de façon synergique contribuer à ses bénéfices potentiels.

Références :

[1] The Essential Medicinal Chemistry of Curcumin. Journal of Medicinal Chemistry, 2017.

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