Les boxeurs peuvent afficher des modifications de leurs fluides cérébraux après les compétitions, ce qui indique des dégâts causés aux cellules nerveuses. C’est ce qu’a montré une étude sur 30 boxeurs Suédois qui boxent au plus haut niveau, qui a été réalisée à l’Académie Sahlgrenska de l’Université de Göteborg en Suède, en collaboration avec la Fédération Suédoise de Boxe et publiée dans PLoS ONE [1].

Cela fait quelque temps maintenant que le débat est ouvert pour savoir si la boxe anglaise (amateur) est dangereuse pour le cerveau. Des chercheurs ont réalisé une étude sur 30 boxeurs de haut niveau et 25 personnes de référence.

Des blessures au cerveau semblables à Alzheimer

L’étude a montré que les coups répétés portés à la tête sur un ring de boxe peuvent produire une libération de marqueurs de contusions cérébrales dans les fluides du cerveau, identiques à ceux que l’on trouve après d’autres types de traumatismes crâniens, tout comme dans des maladies neurologiques telles que la maladie d’Alzheimer.

“Notre étude montre qu’après des combats, certains boxeurs ont des concentrations élevées de quatre protéines différentes dans les fluides cérébraux, qui signalent des dégâts aux cellules nerveuses cérébrales. En outre, deux des protéines étaient encore à des niveaux élevés après la période de repos” explique la chercheuse Sanna Neselius, auteure de l’étude (qui a elle-même été boxeuse de haut-niveau).

Peu de symptômes

Jusqu’à 80% des boxeurs affichaient des modifications des protéines qui indiquaient des dégâts cérébraux. Les boxeurs qui ont participé à l’étude faisaient de la compétition en Suède au top niveau, et tous avaient combattu au moins déjà 47 fois. Aucun d’entre eux n’avait été mis KO (knock-out), et seul un boxeur a mentionné des symptômes après un combat (migraines).

“Les marqueurs des blessures au cerveau étaient importants pour 80% des boxeurs directement après un combat, suite à des dommages cérébraux mineurs. Le fait que les fluides cérébraux soient élevés, même après trois semaines de repos pour certains boxeurs, peut être interprété comme le fait que les dégâts ne se sont pas guéris, ou que certaines blessures resteront” dit Neselius.

Un appel à des recommandations

La chercheuse a prévu de rencontrer les officiels de la Fédération Suédoise de Boxe pour parler de ses résultats.

“Il faut que nous discutions de ces résultats et de la façon dont nous pouvons augmenter la sécurité des boxeurs, à la fois pendant l’entraînement et en compétition” dit-elle. “J’espère que les résultats seront sérieusement pris en compte par d’autres fédérations d’arts martiaux, où les règles de sécurité ne sont pas aussi bien définies qu’en boxe. Nos résultats pourraient aussi être utiles pour discuter de nouvelles recommandations en rapport aux commotions cérébrales.”

Références :

[1] CSF-Biomarkers in Olympic Boxing : Diagnosis and Effects of Repetitive Head Trauma. Sanna Neselius, Helena Brisby, Annette Theodorsson, Kaj Blennow, Henrik Zetterberg, Jan Marcusson. PLoS ONE.

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