Des chercheurs ont clarifié les doutes existants sur l’activité physique recommandée pendant la grossesse. Leurs travaux mettent l’accent sur la façon dont l’exercice devrait être fait non seulement par des femmes en bonne santé et qui étaient déjà actives, mais aussi sur le fait qu’il s’agit d’une bonne période pour adopter un style de vie plus sain. Il y a des avantages clairs à la fois pour la mère mais aussi pour le bébé.

Une prise de poids excessive, la pré-éclampsie, le diabète gestationnel, la césarienne, les maux de dos et l’incontinence urinaire sont certains des risques et conséquences d’un style de vie malsain pendant la grossesse. Cette étude, dirigée par des experts de l’Université Camilo José Cela et publiée dans le Journal of American Medicine Association (JAMA) [1], a défini les types d’exercices physique à faire pendant la grossesse qui ont prouvé qu’ils apportaient des bénéfices physiologiques importants pour la mère et l’enfant.

“Le pourcentage de femmes qui respectent les recommandations en ce qui concerne l’exercice pendant la grossesse est très faible,” explique l’auteur de l’étude. “Cela est en partie dû à l’incertitude à propos du type d’exercices qui doit être fait, celui qui est recommandé et celui qui doit être évité.” Cependant, cette recherche confirme qu’il y a des preuves scientifiques solides montrant que le fait de faire de l’exercice modéré pendant la grossesse est sûr et bénéfique pour la mère et le bébé.

Les bénéfices sont d’empêcher de ne pas prendre trop de poids (qui est un élément clé dans la transmission intergénérationnelle de l’obésité) et un risque plus faible de macrosomie fœtale (bébés qui naissent en pesant plus de 4 kg), de pré-éclampsie, de diabète gestationnel, de césarienne, de douleurs au dos, de douleur pelvienne et d’incontinence urinaire.

En outre, il n’y a pas de risque de naissance prématurée, ni de poids trop faible à la naissance ni de détresse fœtale, à condition que la mère n’ait pas de contre-indication médicale ni obstétrique pour faire de l’exercice physique.

“Les exercices recommandés dans notre étude devraient être réalisés non seulement par des mamans enceintes en bonne santé, mais aussi par les femmes qui étaient sédentaires avant leur grossesse, car c’est une bonne période pour adopter un style de vie physiquement actif,” ajoutent les scientifiques. “Ceci est aussi vrai pour les femmes qui ont un risque d’obésité ou de surpoids ou qui courent un risque de diabète gestationnel et d’hypertension chronique.”

Quels sont les exercices qui sont recommandés ?

En accord avec les recommandations de l’American College of Obstetricians and Gynecologists (ACOG), cette étude souligne les types d’activité physique qui ont prouvé qu’ils étaient les plus bénéfiques pendant cette période, tout comme les exercices que les femmes doivent éviter car ils peuvent poser un risque pour le fœtus.

Concernant le type d’exercices à faire, la durée et la fréquence hebdomadaire, les experts précisent l’importance de combiner de l’endurance et de la musculation dans chaque session, qui devrait durer entre 45 mn et 65 mn, trois ou quatre fois par semaine.

L’intensité doit toujours être modérée, bien qu’elle puisse être analysée pour chaque femme et contrôlée durant toute la séance. L’activité physique peut être commencée entre les semaines 9 et 12 de la grossesse (après la première visite prénatale) jusqu’aux semaines 38-39.

Les techniques comme le pilate et le yoga, souvent recommandées pendant cette période, ne sont pas associées aux bénéfices souvent décrits pour ce genre d’exercice, mais elles permettent des améliorations de la santé mentale et de la réduction de la douleur.

Pour ce qui est des exercices à éviter, ils concernent tout ce qui est épuisant (à 90 % du rythme cardiaque maximal), étant donné que cela augmente le risque d’hypothermie, de déshydratation ou diminue le flux sanguin utérin avec les risques qui sont associés comme celui de compromettre la santé du fœtus.

De même que courir sur une longue distance, porter des poids intensivement ou trop lourds et faire des contractions isométriques, des sauts, des exercices avec impact et ceux qui font courir le risque de tomber ou dans une position tendue sur le dos doivent être exclus.

Références :

[1] María Perales, Raul Artal, Alejandro Lucia. Exercise During Pregnancy. JAMA, 2017 ; 317 (11) : 1113.

A lire également