Des stimuli externes contrôlent la régulation hormonale de nos comportements alimentaires.

Des chercheurs de Max Planck ont prouvé scientifiquement pour la première fois quelque-chose que toute personne savait déjà, à savoir que la simple vue d’un met délicieux stimule l’appétit. Une étude [1] sur de jeunes hommes en bonne santé a montré que la quantité d’hormone ghréline secrétée dans le sang augmente comme conséquence d’une stimulation visuelle par des images de nourriture.

En tant que régulateur principal, la ghréline contrôle à la fois les comportements d’alimentation et les processus physiques impliqués dans le métabolisme de l’alimentation. Ces résultats montrent qu’en plus des mécanismes physiologiques visant à conserver le statut énergétique du corps, des facteurs environnementaux ont aussi une influence spécifique sur la consommation de nourriture. Ainsi, la présence omniprésente de nourriture appétissante dans les médias pourrait contribuer à l’augmentation du poids dans les populations Occidentales.

Attention : “évitez de regarder des images d’aliments appétissants, car cela va vous donner faim !” Les diététiciens pourraient faire des recommandations de ce genre dans le futur.

On sait depuis longtemps qu’en plus des circuits physiologiques de régulation pour conserver un statut énergétique suffisant dans le corps, des stimuli externes comme l’odeur ou la vue d’aliments influencent aussi nos sentiments de faim, et nos comportements alimentaires qui en résultent. Le danger qu’une telle exposition à de telles images résulte en une consommation de nourriture qui n’est pas utile pour maintenir le statut énergétique du corps est particulièrement élevé dans notre société dominée par la publicité.

Dans une étude impliquant des sujets masculins, les chercheurs de l’Institut Max Planck de Psychiatrie ont analysé les processus moléculaires du contrôle de la consommation de nourriture. Ils ont examiné la réaction physiologique spécifique des sujets testés aux images qui affichaient soit des aliments délicieux, soit des objets non comestibles.

La concentration des différentes hormones dans le sang comme la ghréline, la leptine et l’insuline, qui jouent un rôle dans la régulation de la consommation de nourriture, a été mesurée. Les chercheurs ont observé que la concentration de ghréline dans le sang augmentait précisément en réponse à la stimulation visuelle avec des images de nourriture.

“Les résultats de notre étude démontrent, pour la première fois, que la libération de ghréline dans le sang pour la régulation de la consommation alimentaire, est aussi contrôlée par des facteurs externes. Nos cerveaux traitent ces stimuli visuels, et les processus physiques qui contrôlent notre perception de l’appétit sont involontairement stimulés.

Ce mécanisme pourrait nous pousser à manger un morceau de gâteau deux heures seulement après avoir déjeuné” explique Petra Schüssler, scientifique à l’Institut Max Planck. Elle recommande ainsi que les individus qui ont des problèmes de poids évitent de préférence de regarder des images d’aliments appétissants.

Références :

[1] Ghrelin levels increase after pictures showing food. Schüssler P, Kluge M, Yassouridis A, Dresler M, Uhr M, Steiger A. Obesity (Silver Spring). 12 Jan. 2012.

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